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Relever les défis de la reconquête industrielle

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L’industrie française est à la croisée des chemins. Pour se projeter vers l’avenir, elle doit relever des défis majeurs liés notamment à la transformation numérique de ses process et de ses business models, ainsi qu’aux impératifs de la transition écologique. La CCI Paris Ile-de-France formule des propositions pour créer les conditions de réussite de la reconquête industrielle.

Le diagnostic sur l’état de santé de l’industrie française fait consensus depuis plusieurs années. En accélérant le mouvement de désindustrialisation dans la plupart des économies occidentales, la crise de 2008-2009 a créé une onde de choc imposant dans les consciences la conviction que l’avenir de ces économies ne peut s’écrire sans une industrie forte, moderne et compétitive. Dès lors, les initiatives se sont multipliées un peu partout pour enrayer le déclin industriel et régénérer un tissu productif plus résilient en le fécondant avec les progrès issus de la révolution numérique.

En France, les projets de l’industrie du futur qui incarnent cette vision s’inscrivent ainsi dans une stratégie plus globale de reconquête industrielle. Pour réussir, cette stratégie doit impérativement relever les défis lancés concomitamment par la transformation numérique et les impératifs de la transition écologique et énergétique.

Pour redonner un nouveau souffle à l’industrie française, la CCI Paris Ile-de-France formule 6 séries de propositions.

Proposition 1. Revaloriser l’image et l’attractivité de l’industrie par des actions de communication ciblées, notamment envers les jeunes

  • Il convient de revaloriser l’apprentissage et les filières de formation professionnelle et technologique et de développer les interactions entre l’industrie et le système éducatif à travers des échanges réguliers (stages, contrats en alternance…).
  • Dans ce cadre, il serait pertinent de renforcer les moyens de certains dispositifs auxquels sont associées les CCI comme les « prépa-apprentissage » et les stages de découverte des métiers.
  • En matière de communication, des actions concrètes peuvent être amplifiées pour la promotion du tourisme industriel, avec les journées du patrimoine industriel par exemple, et la labellisation d’entreprises industrielles ouvrant leurs portes aux élèves et aux familles.
  • De même, l’organisation de stages à destination du corps professoral serait de nature à déconstruire certains clichés sur les entreprises industrielles et leur fonctionnement.

Proposition 2. Favoriser la montée en compétences des salariés et développer les formations aux nouveaux métiers de l’industrie

  • Pour soutenir la montée en compétences et accompagner le développement de l’industrie du futur, il est utile de s’inspirer des expériences étrangères, comme en Italie, pour mettre à l’étude la mise en place d’un crédit d’impôt formation pour faciliter l’acquisition par les salariés de compétences numériques ou spécialisées, répondant aux besoins des entreprises.
  • Dans le même sens, l’épargne salariale peut être mobilisée pour soutenir l’effort de formation continue, comme c’est le cas en Allemagne, en autorisant le déblocage anticipé des sommes nécessaires au financement d’une formation qualifiante.

Proposition 3. Réduire l’écart de la fiscalité sur les facteurs de production entre les entreprises industrielles françaises et leurs concurrents européens

Il convient de réduire le niveau des impôts de production pesant sur l’industrie française et de définir une trajectoire pluriannuelle pour supprimer les prélèvements les plus nocifs pour la compétitivité, notamment la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) sur le chiffre d’affaires et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), comme le préconise le Conseil d’analyse économique.

Proposition 4. Prolonger le dispositif du suramortissement pour les PME industrielles au-delà de 2020

Réintroduit par le PLF 2019 pour une durée de deux ans, ce dispositif fiscal vise à accélérer la transformation numérique des PME industrielles en leur permettant de déduire 40 % de leurs investissements de robotisation et d’équipement numérique. Pour amplifier cet effort de modernisation des outils de production, une prolongation de ce dispositif au-delà de 2020 est nécessaire

Proposition 5. Privilégier les actions transversales de soutien à l’innovation et à la formation du capital humain dans les priorités de la politique industrielle

L’intervention publique doit évoluer d’une logique d’État « stratège », plus ou moins capable d’identifier les secteurs porteurs, vers une vision d’État « partenaire » jouant le rôle de facilitateur et d’accompagnateur des entreprises dans la recomposition du paysage industriel. Par exemple, le soutien à l’innovation doit être encouragé dans la durée en sanctuarisant le dispositif du crédit impôt-recherche.

Proposition 6. Promouvoir une politique industrielle plus ambitieuse à l’échelle européenne

Pour ne pas empêcher l’émergence de champions européens dans les secteurs d’avenir et rester dans la course au niveau mondial, il est nécessaire d’encourager les coopérations industrielles transeuropéennes, à l’exemple de l’Airbus des batteries, et de concilier les objectifs de la politique de la concurrence avec ceux d’une politique industrielle plus offensive, notamment dans les secteurs d’avenir (intelligence artificielle, voitures autonomes…).

Rapporteur : Pierre-Étienne DEHON
Expert : Abderrahim DOULAZMI

septembre 2019

 
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