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Du 5 au 19 octobre 2022 « Recrutez autrement pour trouver vos talents » 15 jours pour l’emploi en Ile-de-France

« Recrutez autrement pour trouver vos talents » du 5 au 19 octobre 2022

Ateliers sur le recrutement, rencontres emploi, jobs dating, diffusion des offres d’emploi… du 5 au 19 octobre 2022, la CCI Paris Ile-de-France propose aux entreprises de participer à son opération "Recrutez autrement pour trouver vos talents" sur tout le territoire francilien. Objectifs : faciliter les recrutements des entreprises, notamment dans les secteurs en tension, les aider à trouver les compétences dont ils ont besoin et soutenir l’emploi en Ile-de-France.

Du 5 au 19 octobre 2022, la CCI Paris Ile-de-France lance l'opération "Recrutez autrement pour trouver vos talents" sur tout le territoire francilien.

En présentiel, en ligne ou en format hybride, la CCI Paris Ile-de-France propose un programme riche et accessible gratuitement :

Conférence de lancement "Les solutions pour recruter différemment"

  • 9h30 > Ouverture par Dominique Restino, Président de la CCI Paris Ile-de-France et Soumia Malinbaum, Présidente de la CCI Paris
  • 9h40 > Enquête : état des lieux Recrutements & Métiers en tension
  • 10h00 > Pièce de théâtre “Un employé nommé désir” : une comédie interactive, un autre regard sur les modes de management
  • 11h00 > Table ronde : des solutions pour recruter autrement (focus RH, focus numérique et immersion facilitée)

Date : mercredi 5 octobre de 9h30 à 12h00
Lieu : CCI Paris, 2 place de la Bourse 75002 Paris ou en direct sur Youtube

Des ateliers et réunions d’information

  • Une heure pour savoir mener des entretiens de recrutement : mardi 11 octobre de 10h à 11h en visioconférence
  • Savoir recruter et manager un apprenti : mercredi 12 octobre de 10h à 11h en visioconférence
  • Le management interculturel et le recrutement inclusif. Comment lever les freins ? : vendredi 14 octobre de 9h30 à 12h à la CCI Paris (2 place de la Bourse 75002 Paris)
  • Les bonnes pratiques d’un recrutement inclusif pour les personnes en situation de handicap : mardi 18 octobre de 10h à 11h en visioconférence
  • Comment trouver des compétences avec les dispositifs innovants de Pôle emploi : mercredi 19 octobre de 10h à 11h en visioconférence

Des jobs dating et challenge emploi

  • Métiers de la sécurité : vendredi 7 octobre de 10h30 à 12h30 à la CCI Seine-Saint-Denis (191 avenue Paul Vaillant Couturier 93000 Bobigny)
  • Des seniors : lundi 10 octobre de 14h à 18h aux Salons Anatole France (3 place du Général Leclerc 92300 Levallois-Perret)
  • Réservé aux membres du club Paris « Les entreprises s’engagent » à destination des habitants des Quartiers Prioritaires de la Ville : jeudi 13 octobre de 14h à 18h à la CCI Paris (2 place de la Bourse 75002 Paris)
  • Challenge emploi secteur de la logistique « Recruter sur la base des savoir-être » : vendredi 14 octobre de 13h à 18h à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines
  • Recruter des compétences : mardi 18 octobre de 9h30 à 13h à la CCI Val-de-Marne (8 place Salavador Allende 94000 Créteil)
  • Informatique, numérique, études et recherche : mercredi 19 octobre de 13h30 à 18h à la CCI Essonne (2 cours Monseigneur Roméro 91000 Evry)

Des forums pour l’emploi sectoriels ou géographiques

  • Stand de la CCI Paris Ile-de-France sur l’événement Paris pour l'Emploi (les TPE et PME peuvent envoyer leurs offres d'emplois qui seront diffusées sur le stand) : jeudi 6 et vendredi 7 octobre de 10h à 18h place de la Concorde 75008 Paris
  • Forum des métiers de la sécurité : vendredi 7 octobre de 9h à 10h30 à la CCI Seine-Saint-Denis (191 avenue Paul Vaillant Couturier 93000 Bobigny)
  • Les Rendez-vous pour l'emploi et l’évolution professionnelle d'Orly Paris® : jeudi 13 octobre de 10h à 17h à l’aéroport Paris-Orly T4

Programme complet et inscriptions

Recrutez autrement

 

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Contact

Pauline Launay

Attachée de presse

Univers / Rubrique

Comment résoudre le paradoxe des emplois non pourvus ?

Soumis par sfournier le lun 18/07/2022 - 08:45

Agir sur les politiques d’orientation, de recrutement et de l’emploi

De plus en plus de secteurs tirent la sonnette d’alarme : ils peinent à recruter et sont parfois obligés de freiner leur activité ou leur développement commercial faute de collaborateurs. Ce sont désormais des centaines de milliers d’emplois qui ne trouvent pas preneurs ! Une situation difficilement compréhensible alors même que l’économie a besoin de reprendre son élan.

Cette étude est téléchargeable au format pdf en bas de page

 

Emplois durablement vacants, difficultés de recrutement : de quoi parle-t-on ?

Certains observateurs sont tentés de mettre en regard le chiffre des annonces sans candidat avec celui des chômeurs… ce serait bien sûr trop simpliste.

Il existe une définition objective de l’emploi vacant. Elle a été établie par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du Ministère du travail) : Les emplois « vacants », ou « postes à pourvoir » (job vacancies), sont des postes libres, nouvellement créés ou inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer, pour lesquels des démarches actives sont faites pour trouver le candidat convenable, dans les seules entreprises de moins de 10 salariés.

Parallèlement, les employeurs déclarent chaque année à Pôle emploi leurs difficultés de recrutement.

 Ces données sont combinées dans un indicateur des tensions sur le marché du travail qui permet d’établir :

  • La persistance ancienne et aux causes variées de tensions dans certains secteurs d’activité (industrie, informatique, bâtiment, aide à la personne) ;
  • L’apparition avec la crise sanitaire, économique et sociale de tensions dans de nouveaux secteurs (hôtellerie-restauration, transport, coiffure…) principalement en raison de la volonté des salariés de rompre avec des horaires et conditions de travail contraignants.

Cet indicateur permet surtout d’établir une liste de métiers en tension selon plusieurs critères :

  • Ce métier est grandement demandé ;
  • Il appelle une formation spécialisée ;
  • Peu d’actifs disposant de cette formation sont disponibles sur le marché du travail ;
  • Les salariés disponibles ne sont pas prêts à accepter un emploi dans les régions qui en recherchent.

Reste que la coexistence d’un nombre élevé d’emplois non pourvus et d’un chômage structurel important démontre le difficile appariement entre offre et demande d’emploi.

Paradoxe
 

Agir sur les politiques d'orientation

Une question est essentielle si l’on veut dans un avenir plus ou moins proche diminuer le nombre de métiers en tension : Comment améliorer en amont du marché du travail les process d’orientation professionnelle vers ces métiers ?

L’orientation professionnelle ne peut pas être coercitive ni prescriptive. Les organismes qui en sont chargés interdisent de faire œuvre de prescription. Les organismes chargés de l’orientation professionnelle ne peuvent pas dire aux personnes qui viennent les voir ce qu’elles doivent faire, les formations qu’elles doivent suivre ou encore les métiers qu’elles doivent viser. Ils sont là pour les aider à s’orienter par elles-mêmes. C’est à elles de faire leurs propres choix. Il n’est donc pas possible de recommander à une personne un métier au seul motif qu’il est en tension.

D’autres leviers pourraient en revanche être activés. À commencer par une meilleure information sur les métiers en tension. Pourquoi ne pas développer auprès de publics identifiés une information collective sur les métiers en tension, notamment dans le cadre de l’orientation initiale et de la reconversion professionnelle ? Ce pourrait être l’occasion de faire témoigner des professionnels exerçant dans ces métiers.

D’ores et déjà des vidéos présentant certains métiers de façon vivante et valorisante existent. Mais les initiatives sont encore trop peu nombreuses et éparses, d’autant que les métiers en tension ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. La mise en place d’une plateforme numérique, mutualisant les contenus régionaux, permettrait la réalisation et la diffusion à plus grande échelle de telles vidéos. Cette piste doit être creusée.

Enfin, agir sur les politiques d’orientation passe par l’encouragement des opérateurs de la formation professionnelle à développer des programmes dédiés aux métiers en tension.

Agir sur les politiques de recrutement

De nombreux secteurs d’activité pâtissent d’un déficit d’attractivité entraînant un faible nombre de candidatures et un turn-over élevé sur les postes concernés. Pourquoi ce déficit ? Il s’explique par des facteurs objectifs (horaires atypiques, insuffisance de perspective d’évolution, organisation du travail favorisant la succession de contrats courts…) et d’autres subjectifs (manque de connaissance ou de visibilité de certains métiers).

Résultat : les jeunes s’orientent peu vers ces métiers et les collaborateurs en place s’engagent peu dans l’entreprise, entrainant de nombreux départs précoces.

Des remèdes d’application immédiate existent : revalorisation des rémunérations, aménagement des conditions de travail… mais cela ne suffit pas toujours. Il faut désormais recruter différent, recruter autrement. Il faut oser ! Oser les politiques de recrutement disruptives (stand-up de l’emploi, job datings, « recrutement de rue »…). Oser aussi le ciblage des candidats en recherche passive (en poste et pas nécessairement en recherche de nouvelles opportunités) : oser aller les solliciter, oser les transformer de candidats passifs en candidats réceptifs.

Il est temps également d’intégrer pleinement les soft skills et les compétences dites transférables aux réflexions des recruteurs. Sachons dépasser le prisme du seul diplôme et des compétences pour s’attacher aux compétences transversales et comportementales. Cela implique pour l’employeur de dresser une cartographie des savoir-faire et savoir-être des métiers qu’il propose puis d’identifier les compétences transférables et les passerelles possibles d’un métier à l’autre. Un travail initial certes important mais aux bénéfices rapidement évidents.

citation rangan
 

Évidemment les recruteurs ne peuvent être seuls à la manœuvre. Il faut les accompagner. Cela signifie, par exemple, de revoir les critères de pré-selection des candidats de la plateforme de Pôle emploi pour qu’ils soient au plus proches des besoins des entreprises. Cela implique également de rendre obligatoire la diffusion des profils de demandeurs d’emploi indemnisés sur la banque de profils de Pôle emploi (nécessaire pour être repéré par les recruteurs et favoriser le retour à l’emploi).

Autre piste d’action pour professionnaliser le recrutement des PME : prévoir des modalités dérogatoires de l’aide à la prestation RH plus favorables pour les entreprises rencontrant des difficultés de recrutement dans le champ des métiers en tension.

Agir sur les politiques de l'emploi

Les politiques de l’emploi recouvrent toutes les interventions publiques sur le marché du travail visant à en améliorer le fonctionnement, à accroître ou préserver l’emploi, à réduire le chômage et les discriminations à l’embauche.

Parmi les mesures récentes, figure le « Plan de réduction des tensions de recrutement » des entreprises doté de 1,4 milliard d’€ sur 2 ans (2021-2022). Y figure notamment le versement d’une prime à l’embauche de 8000 € pour tout contrat conclu avec un demandeur d’emploi de longue durée de plus de 30 ans.

Ces politiques de l’emploi visent bien sûr, de longue date, les seniors. On connait la spécificité française par rapport à ses voisins européens : les seniors sont plus au chômage que le reste de la population active et le sont durablement. Si leur situation s’est améliorée, elle peut l’être encore davantage. Clairement, le retour à l’emploi des seniors peut constituer une piste pour lutter contre les difficultés de recrutement. On pourrait ici envisager une politique active d’aide à l’embauche sous la forme :

  • soit d’une aide directe, associée le cas échéant à un contrat de travail spécifique réservé à certains salariés seniors ;
  • soit d’un allègement de charges sociales quel que soit le niveau de salaire du senior embauché.

Aux côtés des seniors, existe un autre vivier de compétences : les étrangers. Mais des règles d’emploi parfois trop contraignantes limitent les possibilités de recourir à ces salariés. On pourrait, par exemple, imaginer qu’en cas de modification du contrat de travail chez un même employeur, l’obligation de demande d’une nouvelle autorisation de travail soit supprimée. De même, il faudrait étendre, automatiquement et pour des opérations ponctuelles, la zone d’activité autorisée du travailleur étranger aux départements limitrophes et à toutes les zones d’intervention de l’entreprise.

 

On en parle :

 

Rapporteur : Myriam Rangan
Experts : Aurélie Marseille, Marc Canaple

 

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« L’immersion professionnelle : un dispositif gagnant-gagnant ! »

Restaurateur à Paris, Florian, comme toute sa profession, rencontre des difficultés de recrutement tant pour la cuisine que pour le service. Il a saisi l’opportunité du dispositif « Immersion professionnelle » pour accueillir un demandeur d’emploi dans son restaurant pendant un mois, avant de le recruter.

« L’activité de mon restaurant a toujours été très dense à midi avec les salariés du quartier mais aussi les étudiants. C’est une clientèle toujours un peu pressée et qu’il ne faut donc pas faire attendre, explique Florian. Depuis la fin des confinements et le retour progressif sur les lieux de travail et sur les bancs de l’école, j’ai la chance d’avoir presque retrouvé une activité normale ! »

Mais si les clients sont revenus, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les salariés. « C’est moi qui assure la cuisine avec un commis. Et pour le service en salle et en terrasse, j’ai besoin de deux serveurs. Trois serait même idéal ! Or, un de mes serveurs est parti s’installer en province après le premier confinement. »

Pour pallier le manque de bras, Florian a donc eu recours au dispositif « Immersion professionnelle » et a accueilli un demandeur d’emploi dans son restaurant pendant un mois. « C’est un dispositif gagnant-gagnant ! Maria était au chômage et avait décidé de se tourner vers la restauration, mais elle manquait d’expérience. Pour ma part, je ne trouvais pas de serveur expérimenté. Pendant son immersion, elle a pu se confronter à la réalité du métier et confirmer son projet professionnel. Quant à moi, cela m’a permis de tester sa motivation et ses aptitudes pour le service en salle. »

L’immersion professionnelle est encadrée par une convention tripartite signée par l’entreprise, le demandeur d’emploi et un prescripteur (Pôle emploi, Mission-locale, Cap Emploi, une structure d’insertion par l’activité économique). Pendant la période d’immersion, le bénéficiaire conserve son statut et ses indemnités de chômage. Et il est couvert pour les risques d’accident du travail.

« L’employeur ne prend ainsi pas de risque. Il n’a pas à rémunérer le demandeur d’emploi qu’il accueille en immersion et peut évaluer ses compétences. C’est une sorte de phase de pré-recrutement, mais qui ne remplace pas la période d’essai. Avec Maria, tout a matché et je l’ai donc ensuite recrutée en CDI. Ce dispositif a été une réelle opportunité pour mon restaurant et… pour Maria ! » conclut Florian

En savoir plus sur l'immersion professionnelle et l'aide de la CCI Paris IdF

Restaurateur à Paris, Florian rencontre des difficultés de recrutement. Il a saisi l’opportunité du dispositif Immersion professionnelle pour accueillir un demandeur d’emploi dans son restaurant, avant de le recruter.
Travail et emploi Ressources Humaines Travail et emploi

Recrutez autrement : 15 jours pour l'emploi en Ile-de-France

Ateliers sur le recrutement, rencontres emploi, jobs dating, diffusion de vos offres d’emploi… du 5 au 19 octobre 2022, participez à l’opération "Recrutez autrement pour trouver vos talents". Objectifs ? Faciliter vos recrutements notamment dans les secteurs en tension, vous aider à trouver les compétences dont votre entreprise a besoin et soutenir l’emploi en Ile-de-France.

En présentiel, en ligne ou en format hybride, nous vous proposons un programme riche, varié et accessible gratuitement :

  • Conférence d’ouverture "Les solutions pour recruter différemment" :  mercredi 5 octobre à 9h30
  • Des ateliers (en présentiel ou en ligne) pour :
    - savoir mener des entretiens de recrutement : mardi 11 octobre
    - réussir le recrutement et le management d'un apprenti : mercredi 12 octobre
    - mettre en place un management interculturel et un recrutement inclusif : vendredi 14 octobre
    - recruter autrement avec les solutions de Pôle emploi : mercredi 19 octobre
  • Des jobs dating pour recruter :
    - des candidats aux métiers de la sécurité : vendredi 7 octobre
    - des seniors : lundi 10 octobre
    - des compétences : mardi 18 octobre
    - des talents dans les secteurs informatique, numérique, études et recherche : mercredi 19 octobre
  • Un challenge emploi pour aider le secteur de la logistique à recruter : vendredi 14 octobre
  • Des forums pour l’emploi sectoriels ou géographiques :
    - Paris pour l'Emploi avec un stand régional et la diffusion d'offres d'emplois de TPE‑PME : jeudi 6 et vendredi 7 octobre

    - Forum des métiers de la sécurité : vendredi 7 octobre
    - Forum emploi des métiers en tension : jeudi 13 octobre
    - Rendez-vous pour l'emploi d'Orly Paris® : jeudi 13 octobre

  • La diffusion de vos offres d’emploi (CDI, CDD, alternance, stage...),, notamment sur notre stand lors du salon Paris pour l'Emploi les 6 & 7 octobre 2022 :
    Diffusez vos offres d'emploi gratuitement !

Programme détaillé et inscription

Ateliers sur le recrutement, rencontres emploi, jobs dating, diffusion de vos offres d’emploi… du 5 au 19 octobre 2022, participez à l’opération "Recrutez autrement pour trouver vos talents".
Travail et emploi Ressources Humaines Travail et emploi

La baisse des commandes inhérente à un marché en crise n'engage pas la responsabilité de son auteur au titre de la rupture brutale de relations commerciales établies

Soumis par sfournier le jeu 27/05/2021 - 14:34

Lettre CREDA-sociétés 2017-17 du 29 novembre 2017

Un contexte économique difficile peut justifier, dans certaines circonstances, la baisse de commandes, même significative, sans respect du préavis raisonnable imposé par la loi.

 

Cette lettre est téléchargeable au format pdf en bas de page

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Le principe est la liberté de rompre une relation commerciale, sans avoir à en justifier. Toutefois, la rupture brutale de « relations commerciales établies », c’est-à-dire sans préavis écrit tenant compte de la durée de la relation commerciale, est spécialement sanctionnée par le Code de commerce en tant que pratique restrictive de concurrence art. L. 442-6, I, 5° du Code de commerce

La rupture brutale de relations commerciales établies est sanctionnable

Seule la rupture fautive est visée ici, autrement dit, seul le caractère brutal de la rupture est sanctionné.

Le champ d’application de cette interdiction est très vaste, à savoir celui des relations commerciales établies : avant la rupture, la relation commerciale entre les parties présentait un caractère « suivi, stable et habituel », et la victime de la rupture pouvait raisonnablement anticiper une certaine continuité commerciale avec son partenaire.

S’agissant des sanctions, la responsabilité de l’auteur de la rupture peut naturellement être engagée.

En conséquence, toute personne intéressée, généralement la partie victime, peut ainsi saisir la juridiction compétente pour obtenir la réparation du dommage subi. Par ailleurs, aux termes de l’article L. 442-6, III et IV du C. com., le Ministère public, le ministre chargé de l’économie ou le président de l’Autorité de la concurrence peuvent également introduire une action en cessation de la pratique devant une des juridictions civiles compétentes (C. com., art. D. 442-3 et D. 442-4), faire constater la nullité des clauses ou contrats illicites et demander la répétition de l'indu, demander le prononcé d’une amende civile, ou encore demander la réparation des préjudices subis.

L’ensemble de règles édictées par l’article L. 442-6, I, 5° du C. com. est précisé par une jurisprudence dense, même si celle-ci laisse encore place à des incertitudes sur nombreux points.

Ainsi, la question se pose notamment de savoir dans quelle mesure le fait de rompre une relation commerciale établie dans une situation économique difficile, comme une crise, tombe également sous le coup de l’interdiction de rompre brutalement des relations commerciales établies. Plus précisément, il s’agit de savoir si un tel contexte économique difficile peut valoir fait justificatif et exonératoire de la rupture brutale.

Le contexte économique difficile peut être une circonstance exonératoire de responsabilité

Un arrêt rendu par la chambre commerciale de la Cour de cassation le 8 novembre 2017 (n° 16-15.285), immédiatement mis en ligne sur le site Internet de la Haute juridiction et destiné à une double publication aux Bulletins, fournit des indications précieuses à ce sujet, en précisant les conditions de la responsabilité pour rupture brutale d’une relation commerciale.

En l’espèce, une société française (Dorsey) commercialisait des chemises et en avait confié la fabrication depuis 2000 à une société bangladaise (Esquiss), moyennant le règlement de commissions calculées en fonction du volume des commandes. À partir d’octobre 2008 (donc au début de la grave crise économique provoquée par la déconfiture de la banque Lehman Brothers), le distributeur de chemises n’avait plus passé de commandes régulières mais uniquement de manière ponctuelle en 2009 et début 2010.

Par lettre du 5 janvier 2010, le fournisseur de chemises avait alors annoncé à son cocontractant français une augmentation du coût des chemises, la justifiant par le fait que la baisse des commandes augmentait ses coûts de production. Lui reprochant, par la suite, d’avoir drastiquement diminué ses commandes, le fournisseur bangladais assigne le distributeur français en paiement de dommages et intérêts sur le fondement de l’article L. 442-6, I, 5° du C. com. pour rupture brutale de relations commerciales établies.

La cour d’appel de Paris a rejeté ces demandes par un arrêt du 11 février 2016, en prenant en considération les circonstances suivantes : le distributeur n’avait pris aucun engagement de volume envers son partenaire, il avait souffert de la situation conjoncturelle affectant le marché du textile, et il avait proposé une aide financière au fournisseur. La cour d’appel a jugé que, dans ces conditions, le distributeur donneur d’ordre ne pouvait être contraint de maintenir un niveau d’activité auprès de son sous-traitant alors que son propre marché diminuait.

Le fournisseur forme alors un pourvoi en cassation en faisant valoir que l’absence de commandes pendant plusieurs mois consécutifs en 2009, ainsi qu’une diminution des commandes de 75 %, constituait bien une rupture brutale partielle des relations commerciales établies entre les parties.

Par son arrêt du 8 novembre 2017, la chambre commerciale rejette le pourvoi estimant « qu’en l’état de ces constatations et appréciations, la cour d’appel a pu retenir que la baisse des commandes de la société Dorsey, inhérente à un marché en crise, n’engageait pas sa responsabilité ». Autrement dit, la crise du secteur d’activité en cause, en l’espèce la crise conjoncturelle affectant le marché du textile, et l’économie nouvelle de la relation commerciale qui en était résultée justifiaient ici la rupture de la relation commerciale.

La Cour de cassation adopte ainsi une conception pragmatique et mesurée de l’article L. 442-6, I, 5° du C. com. et confirme sa jurisprudence antérieure tout en la précisant : une crise économique peut justifier dans certaines circonstances la baisse de commandes, même significative, sans respect du préavis raisonnable imposé par la loi.

Si la Cour de cassation avait déjà jugé qu’une diminution substantielle de commandes entrainant une baisse significative du chiffre d’affaires de l’autre partie pouvait constituer une rupture brutale, même si elle n’était que partielle, de relations commerciales établies (Cass. com., 7 juill. 2004, n° 03-11.472 ; Cass. com. 23 janv. 2007, n° 04-16.779), elle avait aussi admis, dans le contexte de la crise économique de 2008, qu’une diminution significative de commandes n’était pas suffisante pour caractériser une rupture brutale des relations lorsque l’auteur de la rupture, victime d’une diminution de ses propres commandes, n’avait pas le choix de poursuivre ou non les relations, en d’autres termes lorsque la diminution de commandes intervenait de façon non délibérée (Cass. com., 12 févr. 2013, n° 12-11.709).

En conclusion, dans un contexte économique difficile, il est possible de mettre un terme à une relation commerciale établie, ou de remettre en cause les conditions commerciales ou financières d’un contrat en cours. Une telle situation doit cependant être abordée et traitée avec prudence, et dans le respect de l’exigence de bonne foi, pour ne pas tomber sous le coup de la prohibition de la rupture brutale des relations commerciales établies. L’équilibre est sans doute délicat à trouver en pratique, et les juridictions disposent d’une large marge d’appréciation. Au-delà de l’application des dispositions de l’article L. 442-6, I du Code de commerce, le droit positif n’ignore pas les impacts d’une crise économique ou d’un changement de circonstances imprévisible au moment de la conclusion du contrat (cf. le mécanisme de renégociation-révision du contrat organisé par le nouvel article 1195 du Code civil issu de la réforme du droit des contrats réalisée par l’ordonnance du 10 février 2016).

Katrin DECKERT
Maître de conférences à l'université Paris-Nanterre

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Santé au travail : Protéger les salariés ET les indépendants

Soumis par hzwang le lun 26/04/2021 - 15:01

La crise sanitaire nous rappelle que la protection de la santé des salariés et la prévention des risques professionnels sont au cœur des préoccupations des employeurs dans l’organisation du travail. Comment mieux protéger les salariés et les indépendants ? 

A l’instar des partenaires sociaux et du Parlement qui en débat actuellement, les CCI sont soucieuses de renforcer la prévention en santé au travail et, en ce sens, la collaboration des entreprises avec la médecine du travail. Néanmoins, les modalités retenues par le législateur ne doivent pas conduire à renforcer de manière disproportionnée les obligations des entreprises, notamment des TPE. Les CCI préconisent ainsi neuf amendements à la proposition de loi.

Le texte mérite par ailleurs d’être complété sur deux sujets : le traitement de l’inaptitude du salarié à son poste de travail et, surtout la prévention et le suivi de la santé des chefs d’entreprise.

L’inaptitude du salarié à son poste de travail est lourde de conséquences

Et cela aussi bien pour le salarié que pour l’employeur : recherche de reclassement, perte d’emploi, disparition des compétences dans l’entreprise… Le constat est sans appel : la réglementation relative à l’inaptitude est trop complexe et conduit trop souvent à une situation conflictuelle, pénalisante pour l’entreprise.

Deux adaptations du cadre réglementaire devraient permettre de remédier à ces difficultés:

  • la « déjudiciarisation » de la contestation par l’employeur de la décision d’inaptitude du médecin du travail. Celle-ci serait renvoyée, pour plus d’objectivité et de rapidité à une commission paritaire de branche, en lieu et place du conseil de prud’hommes
  • l’exonération de l’employeur du versement de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement lorsque la rupture du contrat de travail du salarié inapte est la conséquence de son refus d’un reclassement conforme aux prescriptions du médecin du travail et ne modifiant pas les éléments essentiels du contrat de travail, tels que le salaire ou le lieu de travail

Aujourd’hui, aucun dispositif de santé au travail n’existe pour accompagner le dirigeant quant à sa propre santé

Dernier point, peut-être le plus essentiel, celui de la prévention et du suivi de la santé au travail du chef d’entreprise. Si la proposition de loi prévoit que les travailleurs indépendants pourront être suivis par les services de santé au travail interentreprises de leur choix, ce premier pas ne saurait suffire, en raison de son caractère facultatif et de la propension des entrepreneurs à reléguer leur santé au second plan. Or la pérennité de l’activité et des emplois dépend directement de la bonne santé de son dirigeant.

Un suivi obligatoire et régulier du chef d’entreprise, sur le modèle applicable aujourd’hui au salarié, devrait donc être privilégié avec le souci de placer la prévention au cœur de l’action de la médecine du travail à l’égard de l’entrepreneur. Dans ce cadre, un suivi renforcé - accompagnement physique ou psychologique régulier - serait mis en place pour les travailleurs indépendants dont l’état de santé présente un risque au regard de son activité. Le recours à des mentors pourrait être proposé pour soutenir, voire "remplacer", le dirigeant qui le souhaite, par analogie avec le management de transition.

Un suivi obligatoire de la santé du chef d’entreprise

Les CCI défendent le fait que s’il était facultatif, il se heurterait à la propension des chefs d’entreprise à négliger leur santé. Or, l’incapacité de travail du chef d’entreprise met en danger l’entreprise et tous ses salariés.

 

corinne vieillemard
membre élue de la CCI Paris Ile-de-France
Dans la perception de tous, y compris la leur, les chefs d'entreprise n'ont pas le temps d'être malades, ni même le droit.

Pour aller plus loin :
Proposition de loi Renforcer la prévention en santé au travail

 

Rapporteure : Corinne VIEILLEMARD
Experts : Marc CANAPLE, Aurélie MARSEILLE

Avril 2021

En partenariat avec

Logo CCI France

 

 

 

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Les CCI proposent plusieurs amendements à la proposition de loi « pour renforcer la prévention en santé au travail ».
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Changer de métier, une idée qui fait son chemin

Financement de la création d'entreprise

Exit l’ambiance aseptisée des bureaux parisiens. Bye bye les fonctions cloisonnées dans lesquelles on ne se retrouve plus… Lassés, démotivés par des jobs qui laissent de moins en moins de place à l’expression personnelle, de plus en plus de salariés choisissent de se tourner vers les métiers manuels pour redonner un sens à leur vie professionnelle. La Fabrique, l’école des métiers de la mode et de la décoration de la CCI Paris Ile-de-France, forme ainsi de plus en plus de « néo-artisans » et les aide à réussir leur projet de reconversion.

La Fabrique Les néo-artisans

Le phénomène des néo-artisans ne date pas d’hier, mais l’on constate une nette accélération du nombre de projets de formation de ce type à La Fabrique.

En 2017, les français étaient 64 % à vouloir changer de métier sans avoir encore sauté le pas, selon une étude de l’INSEE. Au-delà des reconversions classiques de « milieu de vie » que nous avons l’habitude d’accueillir et d’accompagner, nous observons depuis quelque temps que de plus en plus de jeunes adultes nous rejoignent, à la recherche de formations manuelles et de qualité. Cette nouvelle population a amené La Fabrique à ouvrir des formations dédiées à ce public de jeunes adultes.

De nouvelles aspirations dans le travail

Contrairement à bien des idées reçues, les candidats ont, bien souvent, mûrement réfléchi leur démarche. La reconversion est un projet qui demande réflexion, elle ne se fait pas sur un coup de tête. Il existe certes des reconversions forcées à cause d’accidents professionnels (perte d’emploi, plan social, restructuration…) mais cela ne représente qu’un quart des reconvertis quand le choix volontaire s’élève à 55 %.
La reconversion correspond le plus souvent à de nouvelles aspirations de travail plus en adéquation avec des envies et des valeurs personnelles.

Une activité manuelle pour se ré-ancrer dans la réalité

« Ça me faisait vraiment plus rêver. J’avais l’impression de pondre des rapports toute la journée et je me disais : mais qu’est-ce que ça veut dire, qu’est-ce que tu auras appris au bout de 40 ans ? », souligne Stéphane (formé au CAP tapisserie d'ameublement siège) lorsqu’il évoque son ancienne activité.

A la Fabrique, des dizaines de jeunes et d’adultes ont, comme Stéphane, décidé de sauter le pas pour se former aux métiers manuels dans la tapisserie, la décoration d’intérieur ou la maroquinerie. (Comment ont-ils réussi leur reconversion ? voir nos témoignages vidéo en fin d’article)

« Travailler avec ses mains la matière, les matériaux, c’est une façon de se ré-ancrer dans la réalité. En réalisant des choses de A à Z, on a une vision concrète de l’utilité de notre métier. »

Pour s’épanouir dans leur travail, ces personnes sont aussi prêtes à faire des sacrifices personnels car elles ont parfaitement conscience qu’il s’agit là d’un métier passion, qu’elles y passeront plus de temps que leur 35 h hebdomadaires. Mais comme le disait un jour une personne formée à La Fabrique pour sa reconversion : « Maintenant, je n’ai plus l’impression de travailler, j’ai l’impression de m’amuser tous les jours ! »

Les métiers « manuels » ont aussi un autre bienfait : le contact humain. Fabriquer quelque chose pour quelqu’un, cela implique des relations humaines. Relations qui font parfois défaut dans d’autres sphères professionnelles. Si la plupart des « reconvertis » choisissent de travailler d’abord auprès d’un artisan en s’appuyant notamment sur le réseau de l’école, beaucoup espèrent aussi se mettre un jour à leur compte.

90 % des élèves trouvent un emploi en fin de formation

Se reconvertir dans les métiers de la mode et de la décoration est aussi un choix stratégiquement intéressant ! Au-delà de leurs aspects purement créatifs, la mode et la décoration représentent aujourd’hui un secteur économique particulièrement dynamique : les savoir-faire traditionnels français jouissent d’une renommée internationale intacte et le développement de techniques innovantes associées à la fashion tech lui ouvre des perspectives ambitieuses.

Les entreprises embauchent et embaucheront davantage demain. Il y a notamment un renouveau du marché de la décoration, en particulier à Paris. De plus en plus de marchands de biens font, par exemple, appel à des décorateurs pour transformer des appartements haussmanniens et les positionner sur le marché du tourisme de luxe.

Preuve s’il en est de la bonne santé de ce secteur, à La Fabrique, près de 90 % des élèves trouvent un emploi dans les six mois suivant leur formation.

En savoir plus

Quelques formations pour adulte proposées par La Fabrique

Comment ont-ils réussi leur reconversion ?

  • Emmanuelle Le Ny , tapissière d'ameublement en siège

  • Karoline Bordas, sellière maroquinière chez InCute

  • Janaïna Milheiro, artisan designer textile

 

Financement de la création d'entreprise
De plus en plus de salariés se reconvertissent aux métiers manuels pour redonner un sens à leur vie professionnelle. La Fabrique, l’école de la mode et de la décoration, forme de plus en plus de « néo-artisans » et les aide à réussir leur projet.
Travail et emploi Travail et emploi

Du télétravail exceptionnel au télétravail régulier : quel encadrement juridique ?

Soumis par webmestre le mar 02/02/2021 - 17:08

Mis en œuvre massivement et de manière impromptue en raison de la pandémie de covid-19, le télétravail se poursuit bien souvent sans cadre juridique dans l’entreprise.

Comment sécuriser la pratique du travail à distance dans l’entreprise ?

L’expérimentation contrainte et massive du télétravail depuis 7 mois ne peut servir de point de référence à une diffusion plus large de ce mode de travail dans les entreprises : défaut d’anticipation de beaucoup d’entre elles (manque de matériel, absence de dématérialisation des process, enjeux de cybersécurité…), télétravail en "mode dégradé" pour nombre de leurs collaborateurs (domicile inadapté, garde des enfants d’âge scolaire, contraintes familiales ou médicales…). Elle met néanmoins en évidence le nouvel attrait des salariés mais aussi des responsables politiques pour cette forme d’activité. De ce fait, le télétravail est devenu un nouvel enjeu du dialogue social, aussi bien au niveau national interprofessionnel que dans l’entreprise.

Taux-teletravailleurs-Europe © CCI Paris Idf

Or, au plan juridique, les entreprises sont aujourd’hui dans une "zone grise". Autorisé en raison notamment du risque épidémique, le télétravail exceptionnel se poursuit alors même que l’état d’urgence a été un temps levé avant d’être à nouveau décrété, créant une forte insécurité juridique.

Check-list permettant aux entreprises d’auditer leur situation au regard des exigences légales et conventionnelles

Six recommandations leur permettront d’encadrer leur pratique du télétravail exceptionnel :

  • Formaliser l’accord du salarié à la poursuite du télétravail au-delà de la date du 10 juillet 2020, date de fin de l’état d’urgence sanitaire, dès lors que la durée du télétravail est différente de celle habituellement accomplie avant la pandémie virale.
  • Conformément au principe d’égalité de traitement, appliquer à l’ensemble des télétravailleurs, habituels ou non, les règles collectives arrêtées dans l’entreprise pour l’exercice du télétravail.
  • En l’absence de règles collectives (accord collectif ou charte) dans l’entreprise, préciser les modalités d’exercice du télétravail du salarié dans un avenant au contrat de travail.
  • En l’absence de dispositions collectives dans l’entreprise, préciser, par avenant au contrat de travail, les modalités de remboursement des frais du salarié résultant du télétravail.
  • Engager des négociations dans l’entreprise afin d’organiser durablement le recours au télétravail dans le cadre d’un accord collectif. Dans les entreprises dépourvues de représentation syndicale, recourir aux modes alternatifs de négociation.
  • Dans toutes les entreprises s’engageant dans le télétravail prévoir, par voie de négociation collective ou de charte de l’employeur, les modalités du droit à déconnexion des salariés.

À plus long terme, les entreprises qui s’engageraient sur la voie du télétravail pourraient se heurter à des problématiques au regard des règles relatives à la protection de la sécurité ou à la régulation du temps de travail des salariés, ces exigences trouvant une acception particulière dès lors que le travail s’exécute en dehors des locaux de l’entreprise. Deux adaptations du cadre réglementaire devraient résoudre ces difficultés :

  • Renverser la présomption d’imputabilité de l’accident du travail en posant le principe que l’accident survenu au domicile du salarié n’est pris en charge au titre de l’assurance accident du travail que lorsque le salarié démontre son lien avec l’exécution de son contrat de travail. A tout le moins, neutraliser l’effet de l’accident du travail du télétravailleur survenu à son domicile sur le niveau de la cotisation de l’entreprise et écarter toute action en responsabilité pour faute inexcusable à l’encontre de l’employeur.
  • Écarter l’obligation de décompter le temps de travail des jours de télétravail exécutés en des lieux non mis à disposition par l’employeur et non soumis à son contrôle. En lieu et place, forfaitiser le temps de travail de ces jours de télétravail au prorata du temps de travail mensuel théorique.


Rapporteur : Philippe Goetzmann
Expert : Marc Canaple


En collaboration avec CCI FRANCE

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octobre 2020

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Mis en œuvre massivement et de manière impromptue en raison de la pandémie de covid-19, le télétravail se poursuit bien souvent sans cadre juridique dans l’entreprise. Comment sécuriser la pratique du travail à distance dans l’entreprise ?
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Combattre les fraudes au détachement transfrontalier de travailleurs au sein de l’Union Européenne

Soumis par admin le mar 24/11/2020 - 17:19
Combattre les fraudes au détachement transfrontalier de travailleurs au sein de l’Union Européenne

La CCI Paris Île-de-France soutient l’initiative de la Commission Européenne tendant à la révision de la directive 96/71 relative au détachement transfrontalier de travailleurs au sein de l’Union Européenne afin de limiter le dumping social que constituent les trop nombreux cas de fraude constatés.

En ce sens, elle propose que le détachement soit nécessairement précédé d’une période préalable d’emploi du salarié d’au moins 3 mois, strictement limité à 24 mois et interdit s’agissant du détachement d’un travailleur sur le territoire sur lequel il réside habituellement.

Afin de garantir la protection dans toute l'Union européenne des droits et des conditions de travail d'un salarié détaché, et afin d'éviter le "dumping social", la directive 96/71 prévoit, notamment, un noyau dur de dispositions que le prestataire de services doit respecter dans l’État membre d’accueil pendant toute la durée du détachement (durée du travail, périodes de repos, congés payés, salaire minimal, santé, etc.).

Dans ce cadre, le Code du travail français impose aux prestataires étrangers intervenant sur le territoire national de nombreuses exigences de fond et de forme.

Malgré ce maillage juridique et administratif, et alors que la pratique du détachement transfrontalier est en plein essor au sein de l’Union européenne (+44% entre 2010 et 2014) et en France (286.025 travailleurs détachés en 2015, + 25% par rapport à 2014), les cas de fraudes se multiplient. On estime ainsi entre 200 000 et 300 000 le nombre de travailleurs illégalement détachés en France chaque année.

Dans ce contexte, la Commission Européenne propose de réformer la directive 96/71 notamment en : remplaçant la notion de "taux de salaire minimal" par une référence à la "rémunération", incluant désormais tous les accessoires de la rémunération dans un souci de réduction du différentiel de coût du travail ; rendant les conventions collectives d’application générale (les conventions collectives étendues au sens du droit français) applicables à tous les travailleurs détachés et ce dans tous les secteurs de l’économie.

Dans le prolongement de ses précédents travaux, la CCI Paris Île-de-France porte deux messages-clefs :

1. Insuffisance de la directive 96/71 pour circonscrire le « dumping social »

Face à l’enjeu du juste équilibre entre, d’une part, la mise en œuvre au sein de l’Union Européenne des principes de libre circulation de la main-d’œuvre et de libre prestation de services et, d’autre part, la préservation de conditions saines et loyales de concurrence, la directive 96/71 est insuffisante pour circonscrire seule la problématique du "dumping social".

  • En premier lieu, son champ d’application ne comprend que les travailleurs salariés et le droit du travail, ce qui en exclut les travailleurs indépendants et la protection sociale.
  • En second lieu, l’efficacité de la lutte contre le « dumping social » dépend essentiellement de la volonté politique des États membres de promouvoir la protection des travailleurs salariés.

2. Nécessité de renforcer la protection des travailleurs salariés

La CCI Paris Île-de-France soutient la proposition de révision de la directive 96/71 à laquelle les entreprises demeurent particulièrement attachées.

Néanmoins, si les propositions de la Commission européenne vont dans le sens d’une harmonisation des législations nationales sur le socle minimum d’obligations de l’État d’accueil opposables à l’employeur ou d’alignement des conditions de travail des salariés intérimaires nationaux et détachés, elles n’auront que peu d’impact en France.

En effet, des dispositions similaires existent déjà dans la réglementation, le législateur ayant saisi la faculté ouverte par la directive 96/71 de renforcer les conditions d’accès au marché du travail national.

La CCI Paris Île-de-France juge que de nouvelles dispositions doivent être insérées dans la directive 96/71 afin de circonscrire encore davantage les cas de fraude.

Concrètement, la CCI Paris Ile-de-France formule les propositions suivantes :

1.   Ajouter un critère exigeant une durée de travail préalable au détachement minimale de trois mois au sein de l’entreprise prestataire

Pour remédier aux abus, il conviendrait de prévoir qu’un travailleur ne pourrait être détaché dans le cadre d’une prestation de services transnationale qu’à partir d’une certaine ancienneté acquise avant le début de chaque prestation de services dans l’entreprise prestataire.

Instaurer une durée d’ancienneté minimale de trois mois constituerait, conformément à la jurisprudence communautaire, une atteinte paraissant justifiée et proportionnée à la libre prestation de services qui permettrait de réduire les détournements du dispositif.

2.   Limiter le détachement transfrontalier de travailleurs à une durée maximale de 24 mois

La Commission européenne propose l’introduction d’un article 2 bis lorsque le détachement est d’une durée prévue ou effective supérieure à 24 mois, selon lequel l’État membre d’accueil est réputé être le pays dans lequel le travail est habituellement accompli. En application des dispositions du Règlement Rome I, le droit du travail de l’État membre d’accueil s’appliquera donc intégralement au contrat de travail de ces travailleurs détachés.

Cette solution a certes le mérite de rappeler la nature temporaire du détachement. Il n’en reste pas moins que :

  • les parties pourront toujours, conformément aux dispositions du Règlement Rome I, choisir l’application d’une loi différente de celle de l’État membre d’accueil ;
  • la nouvelle règle ne s’applique qu’aux travailleurs détachés pour une durée minimale de 6 mois.

Compte tenu des limites du dispositif proposé, la CCI Paris Île-de-France préconise pour sa part une solution plus ferme, proscrivant le détachement de travailleurs dans le cadre d’une prestation de services transnationale d’une durée supérieure à 24 mois.

3.   Interdire le détachement d’un travailleur dans l’État membre au sein duquel il réside habituellement

Parmi les cas de fraude nouvellement constatés, on relève la situation dans laquelle un travailleur résidant et travaillant habituellement dans un État membre est embauché par une entreprise d’un autre État membre, le plus souvent une entreprise de travail temporaire ou une structure « coquille vide », dans le seul but de le détacher, à moindre coût, dans son État membre d’origine. Ce sont ainsi chaque année plus de 17 000 français qui sont détachés en France alors qu’ils y ont leur résidence habituelle, soit 8% des salariés détachés en France.

Afin de supprimer ces situations assimilables à du "trading de travailleurs low-cost", la directive 96/71 devrait interdire le détachement d’un travailleur dans l’État membre au sein duquel il réside et exerce habituellement son activité.

Rapporteur : Corinne VIEILLEMARD
Experte : Aurélie MARSEILLE

juin 2016

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Observations de la CCI Paris Île-de-France
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Plan gouvernemental pour favoriser l’emploi des jeunes

Plan gouvernemental pour favoriser l’emploi des jeunes

Le Gouvernement a adopté un plan « 1 jeune, 1 solution » pour favoriser l'accès à l'emploi des jeunes de 16 à 25 ans au sortir de la crise de la Covid-19. 6,5 milliards d'euros sur deux ans sont débloqués pour faire face à l'arrivée de 700 000 à 800 000 jeunes sur le marché du travail. Zoom sur l’ensemble de ces mesures.

Faciliter l’accès à l’emploi

  • Une aide au recrutement de 4000 € sera versée pour tout jeune de moins de 26 ans recruté entre le 1er août 2020 et le 31 mai 2021 sur un contrat d'au moins trois mois, avec un salaire pouvant aller jusqu'à deux SMIC. Cette aide s’élèvera à 1000 euros chaque trimestre pendant un an maximum.
    Tout savoir sur l'aide à l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans
  • Une aide exceptionnelle de 5 000 € sera accordée pour recruter, d'ici au 31 décembre 2021, un alternant de moins de 18 ans, ou de 8 000 € pour un alternant majeur. Le plan table sur la signature de 230 000 contrats d'apprentissage et 100 000 contrats de professionnalisation.
    Tout savoir sur les primes à l'embauche des apprentis
  • 100 000 places supplémentaires en service civique seront créées pour permettre à des jeunes de s’engager dans des associations : 20 000 missions dès cette année, d'une durée moyenne de huit mois, et 80 000 en 2021.
  • 2 000 emplois FONJEP seront créés pour soutenir l’emploi associatif et préserver l’action des associations sur le terrain.
  • 1 000 jeunes seront recrutés dans des TPE et PME sur des métiers centrés autour de la transformation écologique et numérique. Une prime de 4 000 € sera versée aux entreprises accueillant un jeune en VTE (Volontariat territorial en entreprise) « vert ».
  • 2 500 jeunes seront orientés vers des emplois dans le monde du sport dans le cadre de l’action de l’Agence nationale du sport.

Former 200 000 jeunes aux métiers d’avenir

  • 100 000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront proposées aux jeunes sans qualification ou en échec dans l’enseignement supérieur (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).
  • 16 000 formations seront ouvertes dans le secteur du soin pour doubler les capacités de formation des aides-soignants, infirmiers et auxiliaires de vie dans les 5 prochaines années.
  • 35 000 formations numériques seront proposées aux jeunes non-qualifiés : 15 000 Pass numériques vers l’emploi pour acquérir les compétences digitales attendues sur le marché du travail et 20 000 nouvelles formations de la Grande école du numérique.
  • Des parcours individualisés seront mis en place pour 35 000 décrocheurs entre 16 et 18 ans d’ici fin 2021.
  •  26 500 places supplémentaires seront créées pour poursuivre des formations en études supérieures en CAP et BTS à la rentrée 2020.
  • Le nombre d’élèves bénéficiaires des cordées de la réussite et des parcours d’excellence sera doublé.

Accompagner 300 000 jeunes éloignés de l’emploi par des parcours d’insertion sur mesure

  • 120 000 dispositifs supplémentaires d’insertion dans l’emploi vont être créés, soit 60 000 Parcours Emploi Compétences dans le secteur associatif ou public, et 60 000 Contrats Initiative Emploi dans le secteur marchand. Il s’agit de contrats aidés, une partie du salaire étant financée par l'État.
  • Les places en Garantie jeunes seront augmentées de 50 % pour atteindre 150 000. Ce dispositif d'insertion géré par les Missions locales s’adresse aux jeunes sans emploi ni formation et leur offre un accompagnement renforcé pendant un an, combinant expérience professionnelle, conseils, ateliers collectifs et versement d’une allocation mensuelle.
  • 80 000 Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA) supplémentaires seront proposés, alternant formation, mise en situation professionnelle, accompagnement social… en fonction des besoins du jeune.
  • L’Accompagnement Intensif Jeunes, mis en place au sein de Pôle emploi, sera doublé. Les jeunes sont suivis par un conseiller dédié qui organise des entretiens et contacts réguliers.
  • 3 000 places supplémentaires seront créées dans le dispositif SESAME, un accompagnement sur mesure vers les métiers du sport et de l’animation.

En savoir plus sur le Plan pour l'emploi des jeunes

 

 

Le Gouvernement a dévoilé son plan pour favoriser l'emploi des jeunes de 16 à 25 ans. Zoom sur l’ensemble de ces mesures...
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