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Ressources Humaines

L’inclusion par l’emploi : un atout pour l’entreprise

Inclusion Inclusion

L’inclusion n’est pas une question de mode ! Répondre à cette demande sociétale forte est pour l’entreprise à la fois un défi, une chance à saisir pour gagner en attractivité et en performance, mais aussi une nécessité pour recruter les compétences dont elle a besoin, en particulier dans les métiers en tension.

L’inclusion consiste à recruter et intégrer des profils sous-représentés au sein de son cadre professionnel (personnes handicapées, habitants des quartiers sensibles, femmes, seniors, personnes issues de la diversité…) dans un contexte qui favorise l’acceptation des différences et capitalise sur cette richesse. Benoit Huver, délégué du président de la CCI Paris Ile-de-France en charge de l’inclusion, nous explique pourquoi les entreprises doivent favoriser l’inclusion et comment la CCI peut les y aider.

Pourquoi mener une politique inclusive ?

Benoit Huver

« Les pratiques de recrutement inclusives attirent vers l’entreprise des profils et des compétences qui sortent des sentiers battus et améliorent la diversité des talents dans les équipes » explique Benoit Huver. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est vital pour les employeurs d’être ouverts, de changer de point de vue dans les pratiques de recrutement et de questionner les politiques d’inclusion par l’emploi.

La diversité, induite par l’inclusion, accélère la performance des entreprises, notamment grâce à la pluralité des regards et des approches. « C’est une valeur ajoutée pour les entreprises. L’enjeu, pour notre CCI, est de les aider à attirer les talents et à fédérer les énergies, les compétences et de montrer que l’entreprise est un lieu d’engagement et de réalisation personnelle où se construit des parcours de vie. » Les entreprises inclusives sont d’ailleurs mieux à même de fidéliser les équipes sur la durée grâce à une richesse humaine plus forte. Elles créent une dynamique collective qui met en mouvement tous les salariés.

Des talents qui ne demandent qu’à travailler et à s’engager en entreprise !

L’inclusion est avant tout une inclusion économique par l’emploi, dans une entreprise où l’on se sent bien. Sachant que cette inclusion au sein de l’entreprise va souvent de pair avec une inclusion sociale. « Cela souligne le rôle de l’entreprise dans la vie de la cité et dans le contrat social. »

On constate souvent un double blocage. « D’un côté, les recruteurs se plaignent que les entreprises n’arrivent plus à recruter, n’aient pas suffisamment de temps à y consacrer, que leurs métiers n’attirent pas… Et d’un autre côté, les demandeurs d’emploi peuvent penser qu’on ne leur donne pas leur chance et développer un sentiment d’injustice par rapport à des pratiques de recrutement trop fermées et à des entreprises qui cherchent toujours des moutons à cinq pattes ! » Cela se traduit par des propos fréquemment entendus : « Ce n’est pas pour moi ; c’est fermé ; il y a beaucoup de barrières à l’emploi ; j’ai un nom à consonnance étrangère ; je ne viens pas du bon quartier… ». Et pourtant, côté candidats, Benoît Huver affirme avec conviction, « Il y a des talents qui ne demandent qu’à travailler et à s’engager en entreprise. Donnons-leur leur chance ! ».

Connecter les différents acteurs du recrutement

Pour mener une politique d’inclusion efficace, il est indispensable de mobiliser et renforcer les liens entre toutes les parties prenantes du processus de recrutement :

  • acteurs publics et services de l’Etat
  • conseils départementaux et régionaux
  • organismes en charge du recrutement (Pôle Emploi, missions locales, agences d’intérim…)
  • acteurs du développement des compétences (écoles, lycées professionnels, CFA, acteurs de la formation professionnelle…)
  • associations et acteurs de l’inclusion proposant des parcours de savoir-être
  • et enfin, les entreprises, au travers des CCI, des fédérations professionnelles et des organisations patronales.

« Trop souvent, chacun est sur son couloir de nage, constate Benoît Huver. Notre ambition est de renforcer les coopérations entre les différents acteurs et dispositifs. Nous souhaitons contribuer à rassembler les efforts de chacun et mieux mettre en lien et en cohérence les dispositifs existants pour simplifier et fluidifier les parcours vers l’emploi, à la fois pour les candidats et pour les entreprises. »

Pour accompagner les entreprises sur le chemin de l’inclusion, les actions de la CCI Paris Ile-de-France consistent à sensibiliser les différents acteurs du recrutement en les informant dans le cadre de webinars ou lors de rencontres sur les territoires à l’échelle locale. Parmi les actions entreprises, citons notamment l’organisation de forums des métiers, de challenges emploi, avec à la clé, des recrutements.

En Seine-Saint-Denis, la CCI a par exemple organisé une conférence-débat "Nos métiers, vos emplois" pour présenter les différents métiers du secteur de la sécurité privée. Objectifs ? Organiser une rencontre directe entre des entreprises et les acteurs publics de l’emploi, casser les stéréotypes sur ces métiers du type « C’est pour les personnes baraquées, et non pour les femmes ! », et évoquer les difficultés rencontrées.

Autre action menée, avec le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, la commune de Bagnolet et différentes associations : proposer des dispositifs inclusifs (comme les formations "Pass’Sport pour l’emploi") et d’accès aux métiers de la sécurité privée à des femmes très éloignées de l’emploi ou souhaitant redémarrer leur vie professionnelle à 50 ans. Ces actions ont eu des résultats probants puisque « Toutes les femmes qui ont suivi ces parcours inclusifs par le sport ont trouvé un emploi dans les métiers de la sécurité privée » assure Benoît Huver.

L'inclusion : une opportunité pour les métiers en tension

Notre priorité est d’aider particulièrement les TPE et PME qui n’ont pas toujours les ressources en interne pour recruter. Les actions de la CCI Paris Ile-de-France sont ciblées sur les secteurs et métiers en tension pour lesquels il y a des besoins forts et des débouchés intéressants. Il s’agit en particulier de l’hôtellerie-restauration, de la sécurité, du bâtiment, des transports et de la logistique, et des métiers de l’informatique et du digital.

Pour mieux recruter sur ces métiers, Benoît Huver conseille aux entreprises de mettre en place des pratiques de recrutement inclusives, d’innover dans les méthodes de recrutement et d’être plus ouvertes à des profils alternatifs. A titre d’exemple, les approches de recrutement dans les quartiers ou en sortie de gare répondent à ces objectifs et s’avèrent efficaces.

Pour conclure, il affirme qu’il est vital pour les entreprises d’être plus attractives et de devenir désirables. D’autant plus qu’aujourd’hui, le rapport de force est souvent en faveur des candidats. « Nous sommes dans un mouvement de bascule avec des personnes à la recherche d’un emploi qui ont le choix et peuvent arbitrer entre plusieurs entreprises. Celles-ci doivent donc communiquer davantage et valoriser leurs métiers via des vidéos, des témoignages de salariés ou de managers et des actions d’immersion pour montrer que la réussite est possible et changer l’image de certains métiers. »

Consultez notre étude Recruter des profils atypiques

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