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Congrès et salons

« On reste confiant sur l’avenir de l’événementiel et sur le fort pouvoir d’attractivité de la capitale »

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Marta Gomes, directeur adjoint de la division commerciale et marketing de Viparis, qui gère 11 sites de congrès et salons en Ile-de-France, nous livre sa vision de l’état du marché de l’événementiel et des salons dans la capitale française dix-huit mois après le début de la pandémie.

Pouvez-vous nous en dire plus sur Viparis et sur les événements qu’elle accueille ?

Viparis est un créateur d’expériences parisiennes. Filiale détenue par la CCI Paris Ile-de-France et Unibail-Rodamco-Westfield, Viparis est l’opérateur de onze sites sur Paris et sa région :

  • quatre centres de congrès : le Palais des congrès de Paris, icône architecturale à l’origine du leadership mondial de Paris pour les congrès, l’Espace Grande Arche de La Défense, le Palais des congrès d’Issy-Les-Moulineaux et Paris convention centre,
  • quatre parcs d’exposition : Paris expo Porte de Versailles, Paris Le Bourget, Espace Champerret et Paris Nord Villepinte
  • et trois lieux d’exception : les salles du Carrousel au cœur du musée du Louvre, l’Hôtel Salomon de Rothschild, classé monument historique, et la Serre, ouverte sur la plus grande ferme urbaine maraîchère en toiture d’Europe.

Nous accueillons plus de 1 000 événements par an (salons, congrès, événements d’entreprises, spectacles) et accueillons chaque année, hors Covid, près de 10 millions de visiteurs et 45 000 exposants, dont 40 % sont internationaux. Parmi eux, le salon international de l’aéronautique et de l’espace, le salon de l’agriculture, Maison & Objets, le salon international de l’alimentation (SIAL), VivaTech, le Mondial de l'automobile, la COP21, la Foire de Paris... Nous accueillons également des événements en marge de ces grands salons ou congrès, des « side events », soirées, séminaires ou événements festifs.

Comment Viparis a fait face au Covid ?

Le début de la pandémie a été un véritable choc avec la fermeture de tous nos sites et l’arrêt total de nos activités. Nous avons connu deux années difficiles, avec des arrêts d’activité longs, une reprise d’activité de septembre 2020 à mi-octobre et une nouvelle fermeture jusqu’en juin 2021.

Notre première priorité a été la sécurité via la mise en place d’un protocole sanitaire pour rassurer nos clients. En trois mois, nous avons défini un référentiel sanitaire « Safe V » sur tous nos sites en détaillant plusieurs mesures telles que la nomination d’un responsable Covid et d’un référent par site, la signalétique de distanciation, les règles de nettoyage renforcé, les gestes barrière en vigueur, le comptage et filtrage des visiteurs, les points de contact, etc. Nous avons également établi des guides pour les organisateurs d’événements pour accompagner nos clients dans la mise en place des règles de sécurité. En parallèle, nous avons profité de l’été 2020 pour auditer tous nos sites afin de pouvoir les rouvrir.

Deuxième priorité, réfléchir à une stratégie pour répondre aux nouveaux besoins. Si des studios d’enregistrement existaient déjà au Palais des congrès, courant 2020, nous en avons monté cinq autres dans nos différents sites, les tournages étant autorisés pendant les confinements. Objectif ? Réunir nos communautés et continuer à accueillir des événements même virtuels. Nous sommes fiers d’avoir pu continuer à être un lieu de rencontres.

Quelle est la situation depuis juin dernier ?

Le Palais des congrès a accueilli début juin un premier événement symbolique, le congrès de la Société de réanimation de langue française. Et nous avons pratiquement retrouvé un niveau d’activité proche de la normale en termes de nombre d’événements au dernier trimestre. Les événements ont continué à se tenir dans des formats différents, les communautés ayant besoin de se retrouver, même si la fréquentation était moins élevée et que les surfaces étaient plus petites.

Nos événements internationaux sont par exemple toujours affectés par les restrictions de voyage en vigueur. Mais nous notons un vrai retour aux événements physiques, notamment des filières industrielles, avec la tenue du salon Maison&Objet, du Who’s Next, du salon Première vision, du salon mondial des tissus d’habillement ou encore du Silmo, le salon mondial de l’optique.

Tous nos rendez-vous habituels reviennent sur nos sites, même si les événements gardent une partie en digital. La crise a démocratisé et accéléré la tendance au digital même si elle préexistait déjà avant. Avec le développement d’outils technologiques et de plateformes de diffusion de contenus performants, les organisateurs y ont vu l’opportunité d’élargir leur public et leur communauté.

On voit également émerger des formats originaux comme des événements qui se tiennent en format « multihub », soit un événement physique à Paris et qui réunit en format digital des groupes de personnes à différents endroits du monde. Le côté multi-lieux est une nouveauté qui permet à tous les participants de se retrouver en même temps à travers le monde.

Comment donner envie de revenir dans les congrès et salons en physique ?

Le côté pratique et la possibilité de visionner les événements en replay pour les participants constituent les principaux avantages des événements digitaux. Pour les organisateurs, figurent notamment le côté économique et la possibilité de toucher des publics plus larges et donc de diversifier les participants.

Toutefois, le format digital ne permet pas tout ce qui fait la richesse d’un événement : les interactions, les échanges spontanés et les conversations informelles. Le côté afterwork qui permet de nouer spontanément des relations s’avère impossible. Ce qui se passe dans les soirées, dans les couloirs, les rencontres au hasard étant compliqué à organiser virtuellement. L’arrêt des événements a fait réaliser aux participants l’importance des événements et ce à quoi ils servent. Les échanges, l’ouverture sur le monde, la rencontre de nouveaux prospects, la création de lien, l’émotion ne sont pas remplaçables par le digital.

Manque également ce que nous appelons le « temps protégé », soit l’occasion pour un participant qui se déplace sur plusieurs jours de consacrer 100 % de son temps à l’événement sans être pollué par son quotidien. Il est en effet difficile de se libérer complètement lorsque l’on participe à un événement depuis son domicile ou son bureau. Enfin, la partie exposition, où les fournisseurs présentent leurs nouveautés et les dernières tendances ainsi que les échanges entre prospects et fournisseurs marchent moins bien en digital. Les participants n’ont ni la possibilité de toucher ni de voir les produits. Lors du CES de Las Vegas, les exposants ont été déçus car ils n’ont pas retrouvé les mêmes contacts et n’ont pas eu le même retour sur investissement que sur un événement physique.

Même si les participants ont pris l’habitude de vivre des événements en digital, l’envie de venir sur place pour partager des moments ensemble reste. Sur site, il faut réussir à créer pour les visiteurs des moments d’émotion, d’échanges et de rencontres. A nous de mettre en place des solutions en ce sens et de communiquer dessus. La réouverture du Cnit Forest au coeur de La Défense en 2023, un mélange de nature et de nouvelles technologies va dans ce sens en offrant aux visiteurs des expériences uniques et inoubliables. Imaginée par l’artiste François Schuiten, une forêt souterraine d’arbres digitaux offrira 20 000m² pour accueillir des congrès et événements d’entreprises.

Comment Viparis envisage l'avenir ?

Le futur sera hybride ou phygital, le digital restant un complément. Les événements réunissent déjà virtuel et physique mais pas toujours forcément en même temps. Ils peuvent par exemple mêler trois jours de physique et une journée en digital pour pouvoir toucher une communauté plus large et donner la possibilité aux participants de se joindre à l’événement quand ils le souhaitent.

On reste confiant sur l’avenir du secteur de l’événementiel et du pouvoir d’attractivité de Paris. Grâce à son accessibilité et à son attractivité, la ville est la capitale mondiale des congrès et salons : c’est la première ville de congrès au classement ICCA (Association internationale des congrès et des conventions). La capitale est bien parée pour rebondir plus vite et plus facilement que les grandes villes européennes concurrentes.

La perspective des JO 2024 va également accélérer le retour des événements avec des événements pré-jeux dès 2022-2023 et l’accélération de la destination et des professionnels du secteur pour offrir des solutions pour des évènements plus innovants, plus responsables et qui laisseront un héritage durable.

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