L’emploi Francilien a retrouvé son niveau d'avant-crise
Tableau de Bord économique de l'Ile-de-France - 3e trimestre 2021
Après avoir retrouvé du tonus au deuxième trimestre 2021, l’activité francilienne a poursuivi sur sa lancée au troisième trimestre. Comme au printemps, la tendance la plus favorable a été observée sur le marché de l’emploi : l’emploi salarié privé a ainsi augmenté de 0,8 % au cours de l’été, ce qui a porté le total des créations nettes à près de 121 000 au cours des neuf premiers mois de 2021 ; même si cela s’est fait avec un trimestre de retard comparativement à la moyenne nationale, la région-capitale n’en a pas moins retrouvé son niveau d’emploi salarié privé d’avant la crise sanitaire.
Pour autant, le taux de chômage francilien est resté supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2019 tandis que le taux en France métropolitaine est au même niveau qu’avant le début de la pandémie. Au plan sectoriel, il est à noter que le nombre de nuitées hôtelières en Ile-de-France de mai à août 2021 a été inférieur de 59,0 % à son niveau de la même période de 2019 tandis que le repli a été cantonné à 18,7 % en France métropolitaine.
Conjoncture française
Après avoir nettement rebondi au deuxième trimestre 2021 (+ 1,3 %), le PIB hexagonal a encore accéléré au trimestre suivant et la croissance a atteint + 3,0 % ; si la contribution du commerce extérieur a été positive, c’est essentiellement la demande intérieure qui a permis l’ampleur de cette hausse. Dans ce contexte porteur, l’emploi privé qui dépassait déjà à mi-année son niveau d’avant-crise a encore augmenté au troisième trimestre 2021 (+ 0,4 %, soit 108 300 créations nettes, sur un trimestre et déjà + 1,0 % par rapport au niveau de fin 2019) ; parallèlement, le taux de chômage a certes rebondi de 0,1 point au troisième trimestre 2021 à la fois en France métropolitaine et sur l’ensemble de la France (soit respectivement 7,9 % et 8,1 %) mais est resté à un niveau équivalent à celui de fin 2019.
Tendances à court terme
Malgré la vague épidémique synchronisée des variants delta et omicron, l’économie francilienne a poursuivi fin 2021 son redressement progressif : les hausses d’activité ont été quasiment généralisées jusqu’en décembre, tant dans l’industrie que dans les services ou encore dans la construction. Néanmoins, plusieurs éléments affectent cette tendance favorable. Ainsi, le ralentissement de l’activité des secteurs les plus dépendants des conditions sanitaires pourrait être marqué. Par ailleurs, les difficultés d’approvisionnement perdurent. Parallèlement, les tensions sur les cours des matières premières donnent lieu à des répercussions sur les prix, l’inflation étant déjà au plus haut depuis des années (en France, elle s’est fixée à + 2,8 % en décembre dernier) ; les tensions géopolitiques actuelles pourraient, qui plus est, encore tirer les cours vers le haut. Dernier facteur pénalisant : les difficultés de recrutement qui se multiplient dans de nombreux secteurs.
Auteur : Mickaël LE PRIOL
Janvier 2021