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Innovation

La France est le pays où les start-up lèvent le plus d’argent aujourd'hui

Roxanne Varza Station F Roxanne Varza Station F

Un millier de start-up hébergées sur 34 000 m2, 30 programmes d’accompagnement dédiés… moins d’un an après son installation au cœur de la capitale, Station F est devenue une véritable ruche propice à l’éclosion de multiples projets entrepreneuriaux. Rencontre avec la « reine des abeilles », Roxanne Varza, la directrice de cet écosystème qui fait déjà figure de référence dans le monde entier.

Station F est installée, depuis juin dernier au cœur de la Halle Freyssinet à Paris. Quel bilan peut-on tirer de ces premiers mois d’activités ?

Tout se passe vraiment très bien. Nous avons aujourd'hui environ 1000 start-up qui travaillent sur place et participent à nos différents programmes. Chaque mois, une soixantaine d’évènements se déroulent sur le campus et nous accueillons plus de 500 visiteurs venant de différents pays, et parfois des personnalités importantes comme dernièrement Sheryl Sandberg, la COO de Facebook, Even Spiegel, le PDG de Snapchat ou encore le Président argentin, Mauricio Macri.
Nous avons aussi été agréablement surpris par le nombre de start-up qui ont postulé pour venir travailler chez nous. En 2017, nous avons reçu plus de 4000 candidatures venant de 50 pays différents juste pour l’un de nos programmes. Station F commence à être connue et attire des entrepreneurs du monde entier.

A quels types de porteurs de projet s’adresse cet incubateur et quels types de services peuvent-ils y trouver ?

Nous avons 30 programmes différents sur le campus. Ce n’est pas juste un incubateur ! Ces programmes ont chacun leur spécificité, soit par secteur, par stade de développement ou par pays. Par exemple, nous avons des programmes consacrés à la fintech, à la medtech, à la fashiontech, aux start-up venant de la Chine, ou encore aux start-up en amorçage. Nous avons aussi un programme dédié aux entrepreneurs venant des milieux défavorisés.
Nous nous adressons donc à tout le monde mais la plupart des programmes recherchent des entrepreneurs qui ont déjà commencé à travailler sur un prototype ou un MVP (*) et ne sont plus, tout simplement, au stade de l'idée. Le Founders Program, dédié aux entrepreneurs en phase d’amorçage dans tous les secteurs, recherche par exemple des start-up qui ont déjà un prototype et une première preuve de concept (c'est-à-dire des téléchargements, des bêta-testeurs, des clients, etc.).
On veut s’assurer qu'il y a un premier produit et des clients potentiels. Nous recherchons aussi des personnes qui sont à temps plein sur leur projet. Les entrepreneurs qui souhaitent postuler peuvent le faire directement sur notre site jusqu'au 2 avril (pour démarrer en juillet).
Après plusieurs mois de cocooning, les start-up incubées au sein de la Station F doivent un jour sortir de leur chrysalide et se plonger dans l’économie réelle. Comment les aidez-vous à gérer cette transition ?

Encore une fois, tout dépend vraiment de chaque programme. Nous avons un réseau d'alumni qui permet aux start-up qui sont parties de rester en contact et de profiter encore de certains avantages chez Station F.

Vous n’accueillez pas que des start-up mais aussi tout un écosystème de partenaires privés, des organismes publics ou de grandes écoles. C’est aussi cela la clé de la réussite de ce projet ?

Parmi les programmes proposés sur place, seuls 3 sont gérés en direct par la Station F. Les autres sont portés par d’autres acteurs comme HEC Paris (**), par exemple. Nous avons aussi une trentaine de services publics présents, dont la CCI Paris (**), via French Tech Central. Du coup, les start-up de la Station F, mais aussi les start-up externes, peuvent aussi profiter de l’expertise et de l’accompagnement de ces différents acteurs.
Malgré leurs succès, nos pépites de la Frenchtech sont pourtant encore très loin de la taille des GAFA. Les choses sont-elles en train de bouger ?
Nous avons de très belles start-up qui se développent en France. Des exemples comme Criteo, Blablacar, Sigfox, Devialet, Zenly et plein d'autres encore nous montrent qu'il est possible de faire une IPO, de faire de très grosses levées et d'avoir des valorisations de plus de $1Md, ou même d'attirer des investisseurs comme Jay-Z ou des acquéreurs comme Snapchat. Aujourd'hui, la France est le pays où les start-up lèvent le plus d'argent. Nous sommes passés devant le Royaume-Uni et l'Allemagne. Il y a quelques années, on pensait que c'était impossible. Maintenant c'est une réalité. Les choses sont en train de changer.

Envisagez-vous à terme, sur le modèle de la Station F, la mise en place de nouveaux incubateurs en région ou bien dédiés à des filières spécifiques ?

A ce stade, non. Nous avons en revanche d'autres projets de développement. A la fin de l’année, nous allons lancer par exemple un dispositif de coliving qui permettra d’héberger 600 entrepreneurs qui travaillent à Station F. Nous verrons ensuite si nous pouvons nous développer ailleurs...


(*) Minimum Viable Product


A propos de ...

L’incubateur HEC

L’Incubateur HEC, dispositif du Centre d’Entrepreneuriat HEC, permet aux étudiants et diplômés HEC désireux de créer une entreprise d’être accompagnés tout au long de leur projet (tutorat personnalisé, aide à la communication, ateliers pratiques, mentoring juridique gratuit...). Depuis sa création en 2007, l’Incubateur HEC, parrainé par Pierre Kosciusko-Morizet (H 1999), a déjà accompagné plus de 250 entreprises (Contrat live, i-Demenager, Kujjuk, Leetchi, Ysé...). L’Incubateur HEC est à présent hébergé dans des locaux de 700 m2 au sein de Station F. L’Incubateur s’est donné pour objectif d’accompagner 60 projets entrepreneuriaux par an, sélectionnés pour leur fort impact économique, social, environnemental, technologique, et portés par des entrepreneurs investis à 100 % dans leur activité.


La CCI Paris et la Station F

La CCI Paris s’est engagée dans un partenariat innovant en rejoignant, en septembre 2017, l’espace French Tech Central de Station F, le plus grand campus de start-up au monde.
Conseils en financement, recrutement, digitalisation, développement international ou encore mentorat pour les entreprises à fort potentiel… la CCI Paris accompagne déjà près de 500 start-up par an et met aujourd’hui à disposition des 1 000 startuppers présents à Station F toute son offre de services sur mesure avec pour ambition d’accélérer leur croissance et de faire rayonner cet écosystème numérique parisien dans le monde.

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