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Premier jour des soldes d’hiver 2023

Paris : les soldes d’hiver 2023 pâtiront-ils de l’inflation ?

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Ce matin ont débuté les soldes d’hiver : pendant 4 semaines, jusqu’au 7 février, les commerçants parisiens ont la possibilité de vendre à prix réduit, voire à perte, afin d’écouler leurs stocks. Mais, après les dépenses consenties pour les fêtes, les consommateurs seront-ils au rendez-vous des soldes, alors que l’inflation est dans tous les esprits ?

Des soldes moins prisés

Les fêtes de Noël ont été, comme chaque année, l’occasion d’un pic de consommation : selon l'Alliance du commerce, décembre a été l’occasion d’un regain de trafic dans les boutiques. Mais les commerçants s’interrogent : les consommateurs disposeront-ils d’un budget pour le soldes, alors que l’inflation élevée pèse sur leur moral et leur porte-monnaie ? Les soldes restent toujours la période de promotions qui touche le plus large public dans l’année, même si la multiplication des occasions d’acheter à prix réduit avant les soldes en a émoussé peu à peu l’intérêt : ils ne représentent plus aujourd’hui que 15 % du chiffre d’affaires annuel du secteur textile, contre 22 % en 2016 (Kantar).

Des promotions juste après les fêtes

En effet, si la date de début des soldes d’hiver est officiellement le 11 janvier, les promotions ont en fait débuté tout de suite après Noël (comme c’est le cas depuis longtemps à Londres). Elles ont été notamment le fait des grandes enseignes qui ont beaucoup communiqué sur leurs ventes « privées » (qui sont désormais dans les faits ouvertes à tous) et des « pure players » (enseignes qui vendent uniquement en ligne). Les rabais étaient déjà conséquents autour de -30 à - 40 % dans la plupart des enseignes. Les commerçants indépendants ont également adopté cette tendance. La plupart des commerçants interrogés par le Crocis ont toutefois indiqué avoir géré prudemment leurs commandes et donc disposer de stocks assez faibles.

Des rabais déjà élevés en première démarque

Compte tenu des rabais déjà proposés en ventes privées début janvier, les commerçants affichent dès ce premier jour de soldes des démarques de -50 % (Jules, Celio, Nodus, Promod, Naf-Naf, Caroll, Etam, Jennyfer, Undiz, IKKS, Maje,…) voire plus (Gémo, Gap, Cache-Cache, Pimkie, …). Ils espèrent que la magie du mot « soldes », synonyme de « bonnes affaires » jouera son rôle pour attirer les clients dans les magasins. « Cela nous permet d’attirer dans nos boutiques des clientes qu’on ne voit jamais le reste de l’année, indique la gérante d’une boutique de prêt-à-porter haut de gamme du 8ème arrondissement, il y a vraiment une clientèle qui vient uniquement pendant les soldes ».

Des hausses de prix qui risquent de freiner les achats

Mais la hausse des matières premières a provoqué cette année des hausses de prix, même si les commerçants n’ont pas toujours répercuté la totalité des hausses sur leurs tarifs. Les prix de l’habillement ont ainsi progressé de 6 % en 2022 et devraient progresser encore de l’ordre de 5 % en 2023 (Institut Français de la Mode). Avec une inflation évaluée par l’Insee aux environs de 5,9 % en 2022 et qui devrait perdurer cette année, les consommateurs sont prudents et ont tendance à limiter leurs achats, d’autant plus qu’ils doivent affronter la hausse des prix de l’énergie. En effet dans les périodes de difficultés économiques, les arbitrages de consommation se font au détriment des achats considérés comme non prioritaires, au premier rang desquels les articles d’habillement et les chaussures.

De plus, la météo plutôt douce en Ile-de-France en ce début d’année ne pousse pas à consommer les grosses pièces de l’hiver (parkas, manteaux, doudounes, bottes) aux prix assez élevés, qui auraient pu permettre aux commerçants de réaliser un bon chiffre d’affaires.

Malgré ces craintes, les commerçants ont observé depuis l’été dernier le rebond de la fréquentation touristique dans la capitale, et cette clientèle est très friande de la mode parisienne : selon le Comité Régional du Tourisme, près de 6 professionnels franciliens sur 10 (58 %) ont qualifié de bonne l'activité touristique du mois de décembre et plus de la moitié d'entre eux (53 %) l’ont estimée en hausse par rapport à la même période l'an dernier. La perspective du retour des touristes chinois, à nouveau autorisés à voyager depuis quelques jours, même s’ils sont encore peu nombreux, est également une bonne nouvelle pour les commerçants parisiens.

Enquête flash réalisée par le CROCIS auprès d’une cinquantaine de commerçants parisiens le 11 janvier 2023.

Le 3 février prochain, le CROCIS dressera un bilan définitif des résultats des soldes à partir d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 300 commerçants parisiens, complétée par des entretiens en face-à-face réalisés auprès des commerçants de la rue de Rennes à Paris 6ème, qui appréciera le succès des soldes de l’hiver 2023 dans les commerces parisiens.

Auteur : Bénédicte Gualbert

Janvier 2023

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