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Les entreprises franciliennes face à des difficultés d’approvisionnement qui devraient perdurer

Enjeux Ile-de-France n°233

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Dès le début de la pandémie de Covid-19, l’économie mondiale est entrée dans une zone de turbulences et les conséquences pour les entreprises et ménages franciliens sont nombreuses.

Puis la reprise de l’activité économique, alors que la majorité des économies mondiales avaient connu un coup d’arrêt sans précédent, a entraîné une accélération de la hausse des prix de certaines matières premières et a révélé qu’une perturbation des chaînes logistiques mondiales pouvait mettre de très nombreux mois à se résorber. Le monde a redécouvert l’interdépendance de ses économies lorsque, au plus fort de la crise sanitaire, les difficultés pour s’approvisionner en masques ont démontré à nouveau la dépendance des économies à la Chine notamment et lorsque pour produire des vaccins, il a fallu rassembler jusqu’à 200 principes actifs venant du monde entier sur un même site de production. De même lorsqu’en mars 2021, un porte-containers a bloqué le canal de Suez et démontré qu’un nœud apparaissant à un endroit stratégique pouvait avoir de gigantesques conséquences sur le commerce international.

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Enfin la guerre opposant l’Ukraine à la Russie, à partir de février 2022, a agi comme un sur-événement, démontrant encore plus que dans une économie mondiale globalisée, la France et l’Europe étaient dépendantes d’approvisionnements en provenance du monde entier.

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L’impact de ce conflit, qui semble voué à durer, sera bien plus prégnant à long terme concernant les perturbations sur les marchés énergétiques et agricoles et leurs répercussions sur les prix.

Tout cela a provoqué une importante réflexion sur la souveraineté économique de la France, le besoin de relocaliser certaines productions stratégiques sur le territoire national ou dans des pays proches.

Depuis des mois, les approvisionnements de bois, de semi-conducteurs, de matières premières à destination du secteur de la construction sont très fortement perturbés. L’inflation actuelle et les probables pénuries de matières premières devraient être des enjeux majeurs des prochains mois.

La CCI Paris Ile-de-France a mené une enquête auprès de 955 entreprises franciliennes : Il en ressort que les difficultés d’approvisionnement des entreprises franciliennes sont une réalité depuis plusieurs mois mais elles ne cessent de s’amplifier. Ainsi, 45 % des entreprises ayant répondu à l’enquête de la CCI Paris-Ile-de-France déclarent rencontrer actuellement des difficultés d’approvisionnement ; surtout, ces difficultés sont en hausse sur ces derniers mois selon 94 % d’entre elles. La réalité n’est pas la même suivant les secteurs d’activité : les difficultés d’approvisionnement se concentrent surtout dans l’industrie (84 %), la construction (75 %), les cafés-hôtels-restaurants (73 %) et le commerce de gros (71 %), beaucoup moins dans les transports (19 %) ou les bureaux d’études (9 %).

Parmi les 56 % des répondants ayant cité le manque de matériaux / pénurie de composants / de matières premières, les principaux produits manquants relevés sont : les matières premières (bois, acier, aluminium, huile… 71 %), les produits finis (carrelages, parquets, tuiles… 36 %) et les composants électroniques (semi-conducteurs, puces, cartes… 32 %). A noter qu’il existe d’importantes disparités sectorielles : 83 % des entreprises industrielles déclarent faire face à un manque de matières premières contre seulement 27 % pour les activités de conseil et les bureaux d’étude.

La quasi-totalité des entreprises interrogées (96 %) estiment que les difficultés d’approvisionnement ont eu un impact à la hausse sur les tarifs des fournisseurs. Par conséquent, 57% d’entre elles ont répercuté cette hausse sur leurs propres prix.

Pour faire face à ces difficultés, des mesures ont été engagées par les répondants, principalement des actions pour trouver de nouveaux fournisseurs (pour 55 % d’entre eux) et un report des commandes (31 %). Les aides publiques auxquelles les entreprises ont eu recours sont principalement les PGE (prêts garantis par l’Etat) ou l’activité partielle (4 %).

 

Juin 2022

Auteurs : Yves BURFIN

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