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Les Français à l'étranger - l'expatriation des Français, quelle réalité ?

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La France serait-elle soudainement devenue une terre d’émigration ? Compte tenu des enjeux pesant sur le potentiel de croissance de la France, la CCI Paris Ile de France a souhaité, à partir d'une analyse exhaustive des sources d'informations existantes, faire un diagnostic le plus complet possible de ce phénomène qui a surgi dans le débat public : quelle est son ampleur ? quelles sont les motivations des Français expatriés ? quelles perspectives de retour ? Au-delà des inquiétudes de court terme, cette mobilité des talents pose la question de l'attractivité de la France et de sa capacité à faire émerger une diaspora économique.

L'expatriation des Français : enquête d'un phénomène

Après un choc fiscal sans précédent asséné en 2012-2013, la France serait-elle soudainement devenue une terre d’émigration ? Ses élites, comme ses talents, seraient-ils en train de la fuir pour émigrer vers des cieux plus cléments et plus accueillants, foulant le « tapis rouge » déployé par certains voisins bien intentionnés ?

Depuis quelques mois, ces angoissantes questions font la Une des médias, en particulier étrangers, et de nombreux observateurs français, confrontés à d’évidents signes de mobilités accrues des jeunes, des cadres dirigeants de grands groupes, des grandes fortunes ou d’entrepreneurs, s’inquiètent de ce qui s’apparenterait à une hémorragie.

Parce que le sujet est important et parce que ses enjeux pour le futur économique de la France sont considérables, la CCI Paris Ile-de-France a souhaité mener une enquête sur la réalité de ces phénomènes migratoires. L’objectif principal de cette étude est de mieux les comprendre et de distinguer ce qui relèverait :

  • d’un mouvement de fond lié à la mondialisation ou aux nouveaux parcours professionnels des jeunes générations ;
  • ou de ce qui serait spécifiquement français, en réaction à des décisions politiques, à la création d’un environnement entrepreneurial pouvant être perçu comme décourageant et à des perspectives économiques durablement sombres.

Cette étude a également comme objectif de distinguer, parmi ces mouvements migratoires, ce qui pourrait être considéré comme inquiétant de ce qui, au contraire, fait partie d’évolutions naturelles et positives, voire souhaitables.

Principaux résultats de l'étude sur l'expatriation des Français

L’analyse qui a été menée au cours de cette étude a permis de cerner avec plus de précisions l’ampleur du phénomène d’expatriation en France. Il en ressort plusieurs constats :

  • Le premier constat que l’on peut faire est que si la tendance à l’expatriation des Français s’accentue, le phénomène est moins marqué que dans les pays voisins. Ainsi, la population des Français à l'étranger est estimée de 1,5 à 2 millions avec une croissance annuelle de 3 à 4 % depuis 10 ans. Mais l’idée d’un mouvement massif de fuite des talents, spécifique à la France, ne semble donc pas correspondre à la réalité.
  • Par contre, second constat, il y a bien un changement majeur de comportements chez les jeunes générations, avec une nette accélération de leur mobilité, ce qui est une caractéristique marquante de ce début de XXIe siècle. On ne peut, pour l’instant, parler de développement de l’émigration permanente mais simplement une augmentation de la mobilité globale.
  • Autre conclusion importante, la crise économique a transformé structurellement la population des expatriés français, qui sont devenus plus indépendants avec un moindre recours aux contrats d’expatriation et de détachement et un accroissement de l’entrepreneuriat. Ainsi, 2 sur 10 expatriés sont des créateurs d'entreprises contre 1 sur 10 il y a 10 ans.
  • Enfin, il importe de souligner que plus de la moitié des mouvements « d’expatriation » se fait vers des pays européens. Après cinquante ans de construction européenne, de mise en place d’une monnaie commune, d’appel à un approfondissement du marché intérieur, de politiques publiques encourageants les échanges universitaires, peut-on assimiler cette mobilité accrue au sein de l’espace européen à de l’« expatriation » ? Ne faudrait-il pas plutôt s’en réjouir et y voir une forme d’émergence de citoyenneté européenne ?

20/03/2014

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