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Le financement de la décarbonation des entreprises

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Financement de la décarbonation des entreprises

La décarbonation ? Tout le monde s’accorde pour dire que c’est un impératif. Les chefs d’entreprise sont naturellement prêts à y prendre part, tout en soulignant la question du financement, véritable frein à la mise en œuvre de cette décarbonation.

Mais l’optimisme doit être de mise et l’écosystème financier notamment a pleinement son rôle à jouer. Ainsi, les projets de décarbonation peuvent, et même doivent, entrer dans les portefeuilles de gestion (les investisseurs ont donc pleinement intérêt à financer des projets « verts et durables »). De même, transformer l’épargnant particulier en investisseur au service du verdissement est une piste à explorer. Autre levier, l’innovation : pourquoi ne pas aller vers des fonds d’épargne salariale vert TPE-PME par exemple ?

Les possibilités sont nombreuses. Les CCI de France ont souhaité en formuler quelques-unes propres à faciliter le financement de la décarbonation.

La crise, accélérateur de la transition écologique

Depuis la pandémie du Covid, les crises se multiplient pour les entreprises. A des degrés et des intensités divers certes mais suffisamment pour que le Forum économique mondial de Davos parle de « polycrises ». Ce néologisme renverrait concrètement à « des crises disparates [qui] interagissent de telle sorte que l’impact global dépasse de loin la somme de chaque partie ».

Reste que les crises sont souvent de formidables accélérateurs de mutations et de transitions. En effet, les entreprises doivent agir plus rapidement et parfois mettre en œuvre des projets jugés jusque-là non prioritaires. A elles de voir dans la hausse des coûts de l’énergie, dans l’inflation, dans les incertitudes sur les approvisionnements… Autant d’opportunités pour produire autrement et accélérer sur la décarbonation. A terme, ce sont des sources d’innovation, de différenciation, de réduction des coûts et d’obtention de marchés publics.

Enquête crocis été 2022

Source : Enquête du Crocis sur l’industrie, le bâtiment et la construction, été 2022

Tous les secteurs sont concernés par le défi environnemental. D’autant que la pression des consommateurs et du marché est forte. De plus, les entreprises doivent se conformer à des obligations légales croissantes ainsi qu’à des réglementations propres à leur secteur d’activité. Sans compter que la transition peut intervenir dans de multiples domaines : mobilité, économie circulaire, éco-innovation, réduction des émissions de gaz à effet de serre, RSE, etc.

A noter enfin que même si les entreprises n’ont pas mis en place de plans d’investissement verts, les investissements qu’elles réalisent dans la perspective d’un renforcement de leurs capacités ou de développement de leurs performances ou encore dans le cadre de leur politique RH, induisent le plus souvent une dimension de verdissement. Une dimension qui se retrouve également dans les investissements opérationnels, en lien par exemple avec la mobilité, l’énergie, la gestion de l’eau ou celle des déchets.

Ce défi de transition écologique doit donc être relevé par l’ensemble des acteurs économiques. Les grandes entreprises sont déjà pleinement engagées dans cette démarche. Quant aux TPE-PME, elles sont souvent volontaires, mais ne savent pas par quoi commencer ou comment se faire aider. Elles ont besoin d’informations et d’accompagnement. Il faut leur donner les moyens de s’y atteler de façon pragmatique et innovante. Le réseau des CCI leur propose donc une offre d’accompagnement qui s’adapte à leur capacité et à leur niveau de maturité en matière environnementale. Les CCI ont en outre noué des partenariats avec l’ADEME, leurs Régions, les services de l’Etat et des bureaux d’études spécialisés, pour renforcer leur expertise et leurs capacités d’intervention.

Financer sa transition énergétique

Lever les freins

Concernant le frein du financement, plusieurs raisons peuvent l’expliquer : le coût (surtout quand il y a un changement technologique ou de business model), l’absence de retour sur investissement (comment valoriser les futures économies d’énergie en valeur actuelle ?), la problématique des garanties ou du collatéral demandés pour certains investissements immatériels.

L’écosystème financier a sa part à jouer pour que les entreprises parviennent à se financer. Les financeurs doivent faire preuve de pédagogie avec leurs clients pour les accompagner dans ces démarches. Les grilles de lecture pour qualifier un projet vert doivent être discutées par la Place et harmonisées (un dossier de financement ne contenant qu’une partie de verdissement peut-il entrer ou non dans le champ ?). Pédagogie, accompagnement, mise en œuvre et analyse du résultat seront clairement des vecteurs déterminants.

Citation Sylvie Salinié décarbonation

 

Trouver d'autres sources de financement

Le prêt interentreprises introduit en 2015 est un échec manifeste : en plus de limiter les anciennes pratiques du financement entre entreprises, il n’a suscité aucun prêt du fait de sa complexité. Pourtant le principe d’un financement entre entreprises mérite d’être encouragé.

Les CCI souhaitent ainsi que les prêts interentreprises soient développés dans l’optique de trouver de nouvelles méthodes de financement de la décarbonation des TPE-PME. On pourrait, notamment, restaurer les pratiques d’avant 2015, créer des groupes de place pour déterminer une nouvelle philosophie du financement des entreprises par leurs pairs, flexibiliser la gestion financière, celle des investissements des sociétés et intensifier l’entraide entre entreprises.

Pour trouver d’autres sources de financement, on peut aussi orienter l’épargne disponible vers nos entreprises, ce qui veut dire transformer l’épargnant en investisseur (naturellement en l’accompagnant).

Les Français sont demandeurs de participer à la reprise économique. Néanmoins, leur aversion au risque les conduit trop souvent vers des supports sans risque. L’accompagnement est nécessaire pour transformer cette « envie » en acte. La création d’un livret A « vert » destiné à financer la décarbonation des entreprises pourrait être une solution pour que la demande rencontre l’offre.

Dans le même ordre d’idée, l’ajout d’un FCPE « vert » aux PER COL pour tous les salariés en y incluant de manière diversifiée des titres cotés ou non cotés, ainsi que des fonds de dette, doit être encouragé.

Enfin, soutenir fiscalement l’investissement doit se faire à l’entrée (via la sortie du dispositif IR/PME du plafonnement global des avantages fiscaux de 10 000 euros) et à la sortie (en mettant en place un sursis d’imposition).

Aides publiques transition

 

Rapporteur : Sylvie Salinié
Experte : Juliette Bertiaux

février 2023

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