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Orientations stratégiques du Plan des mobilités d'Ile-de-France

Contribution de la CCI Paris Ile-de-France

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Le futur plan de mobilité de l’Ile-de-France est porté par de vastes ambitions. Il s’agira en effet de définir les principes applicables à l’organisation des transports (de personnes et de marchandises), à la circulation et au stationnement. Rien de moins qu’une toute nouvelle approche de la politique régionale de mobilité à l’horizon 2030.

Un plan des déplacements urbains qui a vécu

Le Plan de Déplacements Urbains d’Île-de-France (PDUIF) actuellement en vigueur remonte à 2014. Il n’est clairement plus adapté, ni aux enjeux de transition écologique, ni aux évolutions du monde économique. Sa révision a donc été lancée en mai 2022.

Il deviendra le Plan des Mobilités d’Île-de-France ou « Plan Mobîdf » et devra s’inscrire dans les objectifs issus de la loi 24 décembre 2019 dite d’orientations des mobilités (LOM).

C’est cette loi qui a instauré les Plan de Déplacement (PMD), en remplacement des Plan de déplacements urbains (PDU). C’est également cette loi qui impose aux futurs PMD de contribuer à la lutte contre l’étalement urbain, à la réduction des gaz à effets de serre et à la protection de l’environnement.

Île-de-France Mobilité (IDFM), pilote de l’élaboration du « Plan Mobîdf », a déterminé douze orientations stratégiques pour le futur PMD régional. La CCIR demande à ce que les entreprises et l’économie territoriale y soient mieux considérées. Du développement des transports collectifs au stationnement, en passant par le partage de la voirie et la transition énergétique des flottes… la concertation avec les acteurs économique doit être systématique.

 

Citation Nadia AYADI

 

Une nouvelle approche des mobilités

La prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans l’élaboration du PDM est un impératif. Cependant, transformer en profondeur les pratiques de mobilité pour les rendre plus durables impose de relever plusieurs défis, notamment sociaux et économiques.

Le transport est concerné au premier chef. C’est, en effet, l’activité qui contribue le plus aux émissions françaises de gaz à effet de serre : 31 % en 2019 selon les chiffres du Commissariat général au développement durable. Difficulté supplémentaire, le PDM doit désormais intégrer l’ensemble des mobilités. Un champ qui va du transport régulier à celui à la demande, en passant par le transport scolaire, les mobilités actives et même celles partagées.

Naturellement le PDM devra s’articuler avec le SDRIF-E, document qui fédère l’ensemble des politiques publiques régionales et définit notamment l’aménagement du territoire, la localisation des zones d’habitats et d’emploi et l’armature des infrastructures de transports.

 

Trois enjeux stratégiques à mieux intégrer

Améliorer la prise en compte de la logistique

La logistique en Ile-de-France, c’est un flux annuel de plus de 217 millions de tonnes de marchandises transportées. Elle est une filière essentielle à l’approvisionnement des populations et des entreprises ; sans compter son impact en termes d’emploi. Autant dire un enjeu fondamental des politiques de mobilités.

La CCIR appelle à aborder la logistique de manière plus approfondie dans le PDM. Parmi les nombreuses pistes envisageables, il faudra :

  • prendre en compte les besoins spécifiques de la logistique en matière de circulation et de stationnement en créant des aires de livraisons en zone dense et en harmonisant des règles de stationnements et marchandises entre les différentes collectivités,
  • contribuer à un « droit de cité » de la logistique dans la région, via la préservation et l’optimisation des espaces logistiques,
  • favoriser l’intermodalité tout au long de la chaîne logistique,
  • encourager le verdissement des flottes de véhicules utilitaires et poids lourds en créant un guichet unique des aides et en favorisant les expérimentations sur les mobilités électriques, hydrogènes et bioGNV.

Intégrer la bonne desserte des commerces

Les achats constituent le deuxième motif de déplacement après les trajets domicile-travail. La desserte des commerces est donc essentielle à l’économie locale et à l’animation des centres villes.

Cela fait du maintien d’un minimum de place de stationnement pour les clients comme pour les livreurs ou les salariés un véritable pré-requis. L’optimisation de l’espace public pourrait d’ailleurs passer aussi par la réorganisation du partage temporel de la voirie avec des créneaux réservés aux véhicules de livraisons.

Enfin, un point d’attention doit être fait sur la multiplication des dispositifs de restriction de la circulation tels que les zones 30, les zones à faibles émissions (ZFE) ou les zones à trafic limité (ZTL) qui créent un risque de « muséification » des centres-villes.

Appréhender les enjeux liés au tourisme

Une réflexion sur la mobilité des plus de 50 millions de visiteurs annuels (chiffre avant crise sanitaire) serait bienvenue.

C’est tout un travail de fond qui devra être mené sur l’expérience « voyageur » en matière de mobilité. En ce sens, le PDM doit encourager l’amélioration de l’information voyageur en :

  • développant des outils numériques tel que le Maas (Mobility as a service) pour simplifier les itinéraires, harmoniser la signalétique et renforcer l’accessibilité des Personnes à Mobilités Réduite,
  • améliorant les dessertes des grands pôles d’entrée en IDF et, notamment, la qualité d’accueil et l’environnement en gares (routière et ferroviaire) ainsi que dans les aéroports.

Les nouveaux enjeux de la mobilité domicile-travail

Au cours de la dernière décennie et plus particulièrement depuis la crise sanitaire l’organisation du travail en entreprise a fortement évolué. L’émergence du télétravail, la multiplication des tiers lieux et le travail en horaire décalés ont des impacts forts en matière de déplacements et d’organisation de la mobilité. Dans la gestion des transports en commun, la notion de « jours de pointes » est venue s’ajouter à la problématique des « heures de pointes ».

Bonnes pratiques

Source : « Mobilités et télétravail font évoluer les modes d’organisation des entreprises d’Ile-de-France », Crocis, mai 2022

 

Parmi les leviers envisageables :

 

  • Repenser l’offre des transports en communs et poursuivre les expérimentations sur les lissages des pics de fréquentation et les horaires décalés
  • Intégrer les mobilités douces dans les trajets domicile-travail en assurant la continuité et la sécurisation des itinéraires piétons et cyclables
  • Adapter les politiques de stationnement en développant les parcs relais au profit de l’intermodalité et en garantissant un quota de place dédiées aux « co-voitureurs », aux voitures électriques…
  • Accompagner le verdissement des mobilités routières en promouvant le covoiturage et l’autopartage pour lesquels le potentiel de développement reste très important. Il s’agira également de développer un réseau cohérent de borne d’approvisionnement en énergies alternatives et d’identifier dans quel lieu il est plus stratégique de les installer (en voirie, sur des parkings publics, sur des sites touristiques, aux abords des zones commerciales, dans les zones résidentielles…)
  • Contribuer au renforcement du management de la mobilité en lien avec les conseillers de mobilité en valorisant et en promouvant les avantages des Plans de Mobilités employeurs ou employeurs communs. Ces plans, devenus facultatifs depuis la LOM, demeurent des outils incitatifs, susceptibles d’avoir de véritables répercussions économiques pour les entreprises, notamment en termes d’attractivité et de productivité.
Bonnes pratiques

 

Pour en savoir plus :

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Auteur : Nadia AYADI
Expertes : Andréa RIBEIRO, Clotilde YEATMAN

 

Avril 2023

 

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